La Commission de l’Océan Indien (COI) a été fondée en 1984 comme une plateforme de coopération entre États souverains du Sud-Ouest de l’océan Indien, sur des bases de respect mutuel, de souveraineté et de partenariat équitable. Pourtant, nous assistons aujourd’hui à une tentative manifeste de la France de transformer cette organisation régionale en un instrument de sa politique d’influence.
Il est essentiel de rappeler que la France siège à la COI non pas en tant qu’État riverain de l’océan Indien, mais par le biais de l’île de La Réunion. La COI étant une organisation d’États souverains, cette représentation est une dérogation tolérée dans l’esprit de coopération. Or, l’acharnement actuel de la France à vouloir faire de Mayotte un membre à part entière de la COI constitue une violation flagrante de cet équilibre.
Ce forcing est non seulement contraire à l’esprit de la COI, mais surtout au droit international. Mayotte est reconnue par l’ensemble de la communauté internationale, notamment par l’Union africaine, comme partie intégrante de l’Union des Comores. L’Union africaine à laquelle appartiennent également Madagascar, Maurice et les Seychelles, autres membres de la COI, soutient sans équivoque la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte.

Alors que l’Union des Comores prenait la présidence tournante de la COI le 24 avril 2025, il était inconcevable qu’elle accepte une remise en cause aussi grave de ses droits souverains. La tentative française de faire de Mayotte une entité indépendante au sein de la COI est une provocation politique inacceptable que nous dénonçons avec force.
La France, pour sa part, doit renoncer à ses logiques néocoloniales et s’inscrire pleinement dans une dynamique régionale de respect, de dialogue et de coopération. L’avenir de la COI dépend de sa capacité à rester fidèle à ses principes fondateurs. Toute tentative de manipulation ou de division portera atteinte à la stabilité et à la solidarité régionale.
Nous appelons les États membres de la COI à faire bloc pour défendre le droit, la souveraineté des peuples et l’esprit de coopération respectueuse. La COI ne doit pas devenir une arène d’influence, mais demeurer un espace de solidarité entre nations égales et souveraines.