Dans le cadre de l’organisation d’un séminaire de diagnostic des médias publics et privés sous l’égide du ministère de la Promotion du Genre, de la Solidarité et de l’Information et du CNPA (Conseil national de la Presse et l’Audiovisuel), un protocole sur la conduite et les procédures à suivre a été soumis aux responsables des organes de presse le mardi 10 septembre.
Par Hachim Mohamed
En ouverture de la séance, le président du CNPA Aboubakari Boina a rappelé le rôle de l’institution créée en 2012 et qui a connu trois mandats pleins. La quatrième mandature de quatre ans a commencé depuis le milieu de l’année dernière.
Parlant des acquis positifs obtenus par le CNPA, son président a fait état d’acquisition et de réhabilitation de locaux bien qu’ils soient étroits, de l’adoption du Code de l’Information, du financement du matériel de monitorage à travers un projet financé par la coopération française, du budget fourni par l’Etat qui a été multiplié par cinq, nonobstant qu’il reste toujours en deça des besoins en plus de la possibilité qui a été donné d’organiser le monitorage et de lancer le processus de régulation des médias et de l’octroi de la carte de presse.
Pour les principaux bailleurs à ce mégaprojet, on parle de partenaires comme le Maroc, la Chine, l’UNESCO ou encore l’Ambassade de France qui, dans sa participation aurait déjà mis sur la table un million d’euros.
Radio communautaire, potentiel vivier d’expertise
Sur les 16 directeurs de médias privés et publics invités, la présence à cette séance d’échange a été visiblement faible (moins d’une dizaine), de même que l’absence d’enthousiasme qui a émaillé les prises de parole a été remarquée.
« Nous ne comprenons pas la démarche du CNPA qui a décidé de lancer les cartes de presse pour les journalistes. Avant de prendre cette décision, le bon sens aurait souhaité qu’on forme d’abord ces employés de radios pour ensuite imposer ces exigences professionnelles », a déploré l’un d’eux
Le climat des échanges a évolué en une espèce de monitorage à l’envers. En lieu et place de ce terme de surveillance qui est du ressort de CNPA avec à la clé un ensemble de techniques qui permettant d’analyser, de contrôler, de surveiller ce qui se passe dans l’écosystème de médias, les interventions des responsables de stations de radios communautaires ont endossé de manière insolite cette responsabilité.
Un programme étalé sur deux ans
Le projet de financement évoque entre autres une volonté de planifier et de mobiliser les principales parties prenantes. Aboubakari Boina a évoqué la position d’Abdou Hassane alias Agwa, Directeur de la Baraka FM qui refuse le monitorage du CNPA.
Pour se forger une opinion sur la manière dont ce mégaprojet a été monté afin d’obtenir les financements, l’équipe du CNPA a remis aux responsables des médias un document avec un tableau de trois colonnes comportant trois types de projets communs à soumettre avec à chaque fois l’objectif principal en ligne de mire.
À titre d’exemples, les besoins de financement portent sur le renforcement de la structuration de la formation des journalistes, sur la manière d’organiser, assurer une formation de qualité au niveau national, sur l’opportunité à saisir avec la célébration de 50 ans d’indépendance de Comores en organisant de multiples évènements en 2025 dans le secteur de l’information et de la communication ou encore en étudiant, concevant, finançant et favorisant les médias traditionnels comoriens.
Suggestion d’un document en commun aux radios communautaires
Au-delà du format du projet de financement qui est contesté, le monitorage du CNPA ou celui proposé par les responsables des radios communautaires, force est de reconnaître que ce besoin de diagnostic n’est pas un événement fortuit dans la mesure où même les grandes entreprises peuvent connaître une année ou deux de faibles bénéfices ou même de pertes, mais l’entreprise doit trouver une source stable et fiable de capital financier lui permettant de continuer à réaliser de véritables investissements dans les périodes difficiles.
A cela s’ajoute le fait que d’un côté, les médias peuvent être utilisés pour informer le public, pour divertir, pour éduquer, pour connecter les gens et pour promouvoir des causes importantes et que de l’autre, ils peuvent être utilisés pour diffuser de fausses informations et pour exploiter les gens.
« Pour ce qui est de ce « business plan » à confectionner, j’estime que les radios communautaires ne doivent pas aller en rangs dispersés. Pour ces médias, il serait plus judicieux de présenter un document de communication en commun », conseille un membre de l’équipe CNPA, Mariata Moussa Saïd.