La série d’irrégularités constatées par la Cour Suprême avait conduit à l’annulation du scrutin du 12 janvier pour quatre circonscriptions dont Itsandra sud à Ngazidja. Ce 30 janvier, les méthodes dénoncées par la Cour Suprême ne semblent pas avoir été abandonnées.
Par Hachim Mohamed
Ce 30 janvier, les citoyens ont accompli leur devoir civique dans le calme dans la circonscription d’Itsandra sud. S’agissant de la logistique pour les opérations de vote, les présidents des bureaux de vote interrogés disent que tout était en place entre 5h 30 et 6h 30. Les premiers votants ont glissé les bulletins dans l’urne entre 7h et 7h 30.

Dans le bureau 1 sis en face du foyer de la ville d’Itsandra, la présence de gendarmes et militaires était visible et constituait une des mesures renforcées prévues pour le nouveau scrutin. « Monsieur, vous allez où ? Montrez-moi votre carte d’accréditation… », a lancé un gendarme au regard ferme assis à l’entrée du bureau 1. Dans la grande salle les membres du bureau de vote sont assis et un mandataire d’un candidat en lice est présent.
« Nous sommes déjà à 200 votants sur 400 inscris, disons 50% depuis ce matin à 7 heures. Un membre de la CENI est également là et il intervient au cas où il y a un problème », affirme le président du bureau Soilihi Mohamed qui n’a constaté aucun couac majeur. C’est lui qui a livré les premiers résultats après les décomptes le lendemain du scrutin.
Sur Itsandra 1, il fait état de 207 bulletins glissés dans l’urne pour 400 inscrits en plus de 8 bulletins nuls, soit 199 suffrages exprimés. Mohamed Saïd Ahmed a obtenu 2 voix, Saïd Ibrahim Fahmi 75, Attoumani Abdou Dia : 2, Saïd Ousseine Aboubacar : 120 et Kassim Omar Houdhoir ferme la marche avec 0.
Incohérences flagrantes entre les chiffres de la CENI et ceux des PV
La CENI avait annoncé vouloir mettre du personnel supplémentaire dans les bureaux de vote pour éviter les incidents du 12 janvier (bourrages et remplacements du bureau…). Ce dispositif dénommé « code de la CENI » a- t-il été respecté ?
En observant les résultats provisoires dans les trois autres bureaux de vote et notamment les taux de participation, on se rend compte que ce n’est pas évident. Il suffit de porter l’attention sur les procès-verbaux des quatre bureaux d’Itsandra pour constater des incohérences.
53, 52%, pour le candidat Said Mohamed Housseine
En réalité, le même scénario que le 12 janvier dernier s’est répété avec son lot de bizarreries, de lubies et de tocades et un panorama de fraudes qui intrigue par son incongruité.
Selon les chiffres livrés en point de presse par les membres de CENI, la 25e circonscription compte 12551 électeurs. Le 30 janvier, il eut 4641 votants, soit un taux de participation aux partielles de 36,98%.
Said Mohamed Housseine serait arrivé en tête avec 53,52%, suivi de Saïd Ibrahim Fahmi avec 37,29%.
Les autres candidats arrivent loin derrière avec Kassim Omar Houdhoir (6,15%), Attoumani Abdou Dia (3,04%) et Mohamed Saïd Ahmed (O,00% ).
Ce qui s’est passé jeudi 30 janvier est loin de rassurer les électeurs et les candidats quant à la transparence du processus électoral.
Pour le moment, sur les 33 sièges du Parlement, le parti au pouvoir, la CRC, en a remporté 28 dès le premier tour du 12 janvier dernier.
L’opposition, elle, n’a qu’un seul candidat élu.