Moidziwoi Mbechezi-Rivière, affectueusement connue de tous sous les noms de Maman Waldji ou Maman Bernard, s’est éteinte vendredi 4 juillet 2025 en France. Son corps a été rapatrié et enterré aux Comores.
Par Karima Sandia Boina Mbechezi
Elle est partie après plus de 420 jours de lutte contre la maladie, paisiblement, entourée de l’affection de ses proches. Son départ laisse un vide immense dans le cœur de celles et ceux qui ont eu le privilège de la connaître.

Femme de grande humanité et d’une générosité rare, elle a su allier la discrétion, l’humilité et la bienveillance. Elle savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle faisait. Elle a œuvré toute sa vie contre l’injustice, l’humiliation et la souffrance infligée aux plus vulnérables.
Elle a aussi défendu de grandes valeurs, comme l’équité et le respect.
Femme fidèle en amitié, sa loyauté indéfectible et sa capacité à poser des limites faisaient d’elle une personne reconnue, respectée et estimée.
Depuis la disparition de ses parents, Moidziwoi Mbechezi-Rivière avait su accompagner chacun et chacune de ses frères et sœurs issus d’une grande fratrie, avec une tendresse exigeante et une attention sans relâche. Elle veillait sur eux avec une vigilance empreinte de respect, de courage et d’une douceur vaillante, toujours soucieuse que nul ne manque d’affection ni de soutien. Elle avait cette façon unique de prendre soin de tous, de les encourager à avancer, de leur insuffler confiance et dignité. Pour chacun et chacune, elle fut une présence rassurante, un appui indéfectible et une source de force dans les moments heureux comme dans les épreuves.
Son foyer était un lieu d’accueil, de partage et de solidarité. Elle avait l’art de rassembler autour d’elle, de créer des liens et de faire naître la confiance, que ce soit avec les autorités étatiques, les diplomates, les commerçants, les artistes, les jeunes étudiants ou les personnes en grande précarité. Sa maison n’était jamais fermée à celui qui frappait à sa porte. Chacun repartait avec un mot, un geste ou un sourire.
Femme profondément attachée à ses racines, elle avait su unir toutes les branches de sa grande famille, tant sa famille biologique que sa belle-famille, et entretenait des rapports d’estime et de respect avec des personnes de toutes origines, grands et petits. Elle nourrissait des liens profonds avec les familles Rivière, Akbaraly, Abdoulaly Validji, Mbechezi à Chezani, Bakongo/Bokongo à Ntsaweni région de Mboudé, Mboulihano à Chouani région de Hambou, Mlanao, Humblot, Mohamed Halifa, Dahalane, Sagaf, Machababi, Mze Mmada Madi, Coco Mché Mkaribou à Mitsoudjé, ainsi qu’avec toutes celles et tous ceux originaires de Moroni Magoudjou, Chouani, Mitsoudjé région de Hambou, Ntsaweni, Chezani, Mitsamihouli, Mayotte et de l’océan Indien, qui aujourd’hui partagent le deuil d’avoir perdu une personne de grande valeur.
Pour ses proches, elle n’était pas seulement une épouse, une mère, une grand-mère ou une sœur, mais aussi une mère de cœur, une confidente, une alliée et un guide. Elle a protégé, conseillé et encouragé les membres de sa famille à croire en leurs rêves, même les plus audacieux.
Elle a toujours eu une attention particulière pour les personnes vulnérables. Avec son époux, elle allait à la rencontre de celles et ceux qui avaient le moins, préparant des repas, distribuant discrètement des vêtements, des fournitures scolaires, des jeux et du matériel de première nécessité aux enfants, aux personnes âgées et aux familles défavorisées. Ces gestes, elle les a multipliés dans son pays d’origine, les Comores, mais aussi dans l’océan Indien et partout en Afrique. Elle a toujours eu une main tendue pour les autres, convaincue que la dignité humaine n’a pas de frontières.
Avec son mari, Jean-Marie Rivière, ils formaient un couple soudé, uni par des épreuves, des joies partagées, et une tendresse profonde. Ensemble, ils ont traversé bien des moments, pour le meilleur et pour le pire.
Son départ représente une perte profonde pour tous ses proches et tous ceux qui ont connu sa force tranquille, son sens des responsabilités. Sa capacité à faire le bien avec humilité et constance reste un élément marquant de son passage sur terre.
Elle a été enterrée le 11 juillet 2025 à Sahani, Mdé.















