Le journaliste Oubeidillah Mchangama est encore une fois arrêté et mis en garde à vue à la gendarmerie de Moroni ce 3 septembre 2020, après une plainte du gouvernement comorien, à travers le ministère de la Justice.
Ce jeune journaliste a déjà fait plusieurs séjours en prison, souvent libéré sans jugement, comme en mai 2019, après 3 mois de prison.
Cette fois, ce lanceur d’alerte sur FCBK FM, un média qui diffuse des vidéos d’information sur Facebook, est inquiété par le gouvernement comorien pour avoir émis des doutes sur l’utilisation de fonds destinés à financer les audiences spéciales sur les agressions sexuelles qui se sont tenues à Moroni du 10 au 23 août 2020. Il avait demandé qu’une enquête soit diligentée pour connaitre l’utilisation finale de ces fonds, soupçonnant des opérations de corruption.
La corruption est une des caractéristique du régime dictatorial actuellement en place à Moroni. La torture en est également une. Un rapport de l’ONU paru en mars 2020 avait pointé du doigt les nombreuses tortures commises par les forces de l’ordre aux Comores pendant les interrogatoires, notamment dans cette gendarmerie de Moroni où un autre journaliste, Toufeyili Maecha, alors Rédacteur en chef de Masiwa, a été lui-même torturé en avril 2019. C’est pourquoi les journalistes comoriens ont des raisons de craindre pour leur collègue.
L’Union Internationale de la Presse Francophone – section comorienne et le Syndicat national des Journalistes aux Comores (SNJC) ont condamné cette arrestation et ont appelé à la libération de leur collègue.
Les journalistes ont décidé de se réunir devant la gendarmerie de Moroni demain à 8h30 pour réclamer la libération d’Oubeidillah Mchangama.
MiB