L’équipe comorienne de football, les Cœlacanthes, s’est qualifiée pour la CAN « Maroc 2025 », après la victoire 2-1 contre la Gambie vendredi 15 novembre.
Par Hachim Mohamed
Avant les matchs de la cinquième journée pour la qualification à la CAN2025 au Maroc, personne dans les milieux du ballon rond aux Comores comme en Afrique ne se serait payé le luxe de mettre une pièce sur les Cœlacanthes dans ce qu’on a appelé le « groupe de la mort ». Un groupe dans lequel après le quatrième match, il était difficile de connaître les deux pays qualifiés entre la Tunisie (8 points), les Comores (6 points), la Gambie (5 points) et Madagascar (2 points).
Ce vendredi 15 novembre, les Comores, qui ne peuvent toujours pas jouer à domicile à cause de la non-homologation du stade Malouzini, défiaient la Gambie au stade municipal de Berkane au Maroc. À l’issue de ce match, les Cœlacanthes ont composté leur ticket pour la CAN Maroc2025 en l’emportant 2-1.
C’était un match plein d’imprévus avec des rebondissements, des retournements de situation en nombre. Ils ont offert quelques sueurs froides à leurs compatriotes qui escomptaient une deuxième participation à la Coupe d’Afrique des Nations.
En suivant l’ambiance d’avant, pendant et après le match, les supporters comoriens qui ont regardé le match sur la place de l’indépendance à Moroni ont incontestablement confirmé que le football reste le sport le plus populaire, celui qui procure le plus d’émotions.
Un match acquis aux cœlacanthes
Invaincus dans un groupe très compétitif, les Comoriens l’ont emporté grâce à un but de Myziane Maolida à la fin de la rencontre (90e)
Pourtant, après une occasion ratée d’Akim Abdallah quelques minutes après le début du match, c’est la Gambie qui a ouvert le score avec Alassana Jatta (18e). Cette performance des Scorpions est « minimisée » sept minutes plus tard par l’attaquant comorien de Troyes, Rafiki Said. Ce but a donné lieu à des explosions de joie, des bravos frénétiques et « allez very pia » ou même à des danses folkloriques partout dans les rues de Moroni, à la place de l’indépendance, mais aussi les fanzones des quartiers, les cafés et même chez les particuliers.
Le but d’égalisation est la marque du jeu comorien caractérisé par des transitions rapides, des contre-attaques placées dévastatrices et des attaquants à même de faire la différence à tout moment.
À la 67e minute, un centre venu de la droite a été sorti de justesse par le gardien gambien Ebrima Jarju, avant que ce dernier ne stoppe en deux temps un autre tir de loin. Faïz Selemani qui, quelques minutes auparavant, a failli donner une crise cardiaque » aux fans des scorpions s’est illustré encore avec sa « casquette » de cadre de l’équipe nationale comorienne. Son centre dosé et millimétré depuis l’entrée de la surface gambienne a trouvé Myziane Maoulida au deuxième poteau. Libre de tout marquage, l’attaquant de 25 ans d’Al-Kholoud Club (remplaçant du premier buteur Saïd) a envoyé un coup de casque croisé pour crucifier le gardien gambien.
Les scorpions n’ont pas démérité
Si l’objectif fixé par le coach Stefano Cusin est atteint avec 9 points au classement et que les verts sont assurés de terminer au moins à la deuxième place, quid des Scorpions qui par phases successives du déroulé du match ont donné des sueurs froides aux Cœlacanthes et ses fans au-delà des iles Comores ?
À la 34e minute, une occasion de Sanyang dans la surface gambienne a causé une frayeur aux Comoriens, mais fort heureusement plus de peur que de mal.
À un but partout, une frappe d’Abdoulie Sowe à la 36e minute, et un tir croisé du gauche de Barrow à la 39e, ont failli remettre les Scorpions devant avant la pause.
Au retour des vestiaires, les Comores ont eu de plus en plus chaud. Sur un centre venu de la gauche, le capitaine gambien, Omar Colley qui était monté plus haut que les défenseurs comoriens, a envoyé une tête juste à côté du deuxième poteau. Le défenseur central du Paok Salonique a manqué une opportunité en or dans la surface adverse.
Voilà une équipe avec de joueurs virevoltants et pétris de talents balle au pied. Un joli contre mené depuis le camp gambien a permis à l’incontournable Sanyang d’envoyer un centre depuis la gauche, mais ce dernier a été dévié par le gardien Yannick Pandor.
Cependant, le portier comorien qui croyait que l’orage était déjà passé a décoché un missile en direction du but vide. Cette lourde frappe s’est écrasée sur la barre transversale.
Pendant que les Comores souffraient des assauts répétés des Gambiens, leurs adversaires ont de nouveau eu une opportunité en or à la 86e, mais Abdoulie Ceesay a manqué le face-à-face contre Pandor.
L’homme du match, le médian Youssouf Zaydou
Pour le peuple comorien, qui a souffert autant que les joueurs durant les 90 du match, il a fallu faire face à la pression d’une victoire impérative.
Mais, un joueur, Zaydou Youssouf, récemment intégré par le staff de l’équipe nationale comorienne, a fait baisser cette tension. Le choix porté sur ce joueur s’est avéré concluant.
C’était son baptême du feu certes, mais il a montré l’étendue de son talent via ses passes aussi précises qu’un laser, du niveau du médian madrilène Modric.
Les fans des Cœlacanthes se souviendront longtemps de la passe décisive sur Myziane Maoulida à quelques minutes de la fin de la rencontre. Une de ces « ocaz » sifflés en « hors-jeu imaginaire » par l’arbitre libyen et qui auraient permis à Gombessa de marquer plus de deux buts.