Le parti Naribarikishe yi Komori (NYK) tenait son université d’été à Marseille du 19 au 20 octobre 2024. Ce fut l’occasion pour les militants de la Fédération internationale de faire le point avant les échéances électorales annoncées d’ici le début de l’année 2025 aux Comores. Marie Simati, porte-parole a bien voulu répondre aux questions de Masiwa.
Par Propos recueillis par MiB
Masiwa – L’université d’été du parti Naribarikishe yi Komori (NYK) s’est tenue le 19 et 20 octobre à Marseille, quels ont été les thèmes abordés ?
Il s’agissait plus précisément de l’université d’été de la Fédération internationale du parti.
Naribibarikishe Yi Komori est un parti qui se construit et construit son projet de société avec l’ensemble de ses adhérents.
Le samedi 19 octobre a été une journée de travail et de réflexion tournée autour de la mobilisation de nos adhérents et des Comoriens dans la construction du pays. Nous avons donc discuté sur le thème « C’est quoi être un militant engagé ? ». Nous avons aussi débattu sur le financement de notre parti et le budget de fonctionnement. Et enfin, nous avons abordé la question des prochaines échéances électorales et discuté sur ce que doit être notre position en tant que parti.
Masiwa – À quelles conclusions êtes-vous parvenues ?
À la fin de nos ateliers, il a été souligné la nécessité de travailler sur les propositions de sources de financement autres que les cotisations et contributions des membres du parti. Chacun des membres présents a compris l’importance du financement et l’établissement d’un budget que ce soit pour la vie du parti ou un programme de gouvernement.
Un débat libre et cordial sur les prochaines échéances électorales a eu lieu et chacun a pu donner ses arguments pour ou contre une participation de notre parti.
Masiwa – Et donc, le parti NYK a-t-il l’intention de présenter des candidats aux municipales et aux législatives qui auront lieu dans quelques mois ?
Le sujet a été mis au vote au sein de la Fédération internationale lors de cette université d’été et la majorité a voté pour une participation aux prochaines élections communales et législatives.
Cette position de la Fédération internationale sera présentée au bureau national et aux autres fédérations pour requérir un « oui » ou un « non » après en avoir débattu entre nous.
Notre parti veut être un parti de gouvernement. Participer à des élections est bien entendu une évidence pour nous.
Tout le monde a remarqué la légèreté avec laquelle le gouvernement considère l’expression des citoyens et le débat démocratique.
Le collège électoral a été convoqué « pour hier », la date de dépôt des candidatures étant très proche.
Nous avons pu observer le travail du bureau d’enregistrement qu’a été l’Assemblée nationale lors de la dernière législature. Certains Comoriens ont même parlé de députés nommés et non élus.
Les militants de NYK vont, comme d’habitude, débattre, voter et appliquer les décisions qui sortiront de ces débats. La démocratie interne est importante pour notre parti politique, la réponse à votre question vous sera donc donnée très prochainement.
Masiwa – Quelles analyses le parti fait-il de la situation actuelle du pays ?
Depuis 2019, on a le sentiment que le pilote n’a plus de boussole. L’avion a fait un plongeon vers le sol sans possibilité d’être redressé pour éviter le crash.
Les atteintes à la vie humaine, les privations de libertés, un accès aux besoins élémentaires (électricité, eau, nourriture…) très réduits font tellement partie du quotidien des Comoriens que le citoyen lambda semble avoir perdu aussi de l’empathie. Comment compatir aux malheurs de l’autre quand moi-même je ne vis pas, mais que je survis ?
Au sein du parti NYK, nous comprenons que nous avons une dictature pure et dure qui dirige le pays par la terreur et qui ajoute le népotisme à sa manière de gérer le pays.
Les Comores sont devenues un jeu de cartes des sept familles, on a le père, la mère, le frère, la sœur… Sans sursaut de la population pour dire « nous méritons un autre quotidien, nous méritons une bienveillance, la sécurité physique et alimentaire, un système de santé qui nous soigne, un système éducatif qui enseigne à nos enfants… nous continuerons de jouer au jeu des sept familles avec les mêmes cartes.
Nous avons un gouvernement de « la promo » du fils qui a pris la place de « la promo » du père, mais qui montre qu’on nous parle de « renouveau » dans la « continuité » de la sape, de la déconstruction de notre modèle social et de développement.
Masiwa – Vous êtes aussi engagée dans la politique française au PS, avez-vous l’intention de repartir en campagne pour les prochaines municipales en France ?
Je n’ai plus de carte au parti socialiste depuis 2014. Je suis toujours élue locale (conseillère municipale déléguée à la Promotion de l’Égalité femme homme et à Lutte contre les violences faites aux femmes), mais je me considère toujours de gauche.
En tant qu’élue, je me dois de continuer à aller vers les habitants même en dehors des temps de campagnes électorales.
Je ne sais pas si en 2026, mon maire, l’ancien ministre des Transports Patrice Vergriete me gardera sa confiance pour repartir sur un nouveau mandat. 2026 est à la fois proche, mais ce n’est pas demain non plus. Donc, on verra bien.