Par Abdourahim Bacari
Au XVIIIe siècle, Jean Jacques Rousseau disait que « celui qui reste muet au mal assiste le mal ». En d’autres termes, « qui ne dit rien consent ». Une attitude bien adoptée par celles et ceux qui dirigent l’Union des Comores depuis 2016 pour camoufler leurs dérapages. On a rarement vu dans l’histoire de notre pays, hormis la période des mercenaires, une peur grandissante envahir les Comoriens comme sous ce régime Azali 2. Les meurtres, assassinats et suicides se multiplient sans qu’une enquête soit ouverte. Les Comoriens, naïfs qu’ils soient, découvrent quand même que ce régime n’aime sans nul doute ni la justice ni l’ordre. La désespérance atteint le summum de l’inimaginable chez les Comoriens qui pensent désormais qu’avec Azali et les siens, ils sont condamnés à sombrer dans le chaos total.
Une convention avec la Mairie de Moroni
L’insécurité, le manque de démocratie sont des causes non négligeables qui empêchent des riches d’investir dans un pays qui leur est étranger.
Le seul étranger qui a fait confiance au discours mensonger d’Azali Assoumani appelant les investisseurs étrangers est un Sudafricain. Une fois arrivé à Moroni, il a investi et a attendu de pouvoir commencer son activité, attendu jusqu’à son suicide.
Henry Vermeulen avait signé une convention avec la mairie de Moroni pour prendre en charge le ramassage de toutes les ferrailles et ordures plastiques dans toute la ville. La mairie de Moroni n’a jamais honoré ses engagements envers l’entrepreneur. Il est resté deux ans dans la ville sans parvenir à mettre en place son projet. Le gouvernement comorien et la mairie de Moroni sont bien au courant des dépenses exorbitantes que cet homme pour réaliser son projet qui allait, en premier lieu, profiter aux Comores. Dix de ses conteneurs sont arrivés au Port de Moroni sans jamais parvenir au dédouanement.
Trahi par le gouvernement et la mairie de Moroni
Partout où il passait, on lui demandait un pot-de-vin pour. Beaucoup de commentaires sur cette affaire de suicide sortent, mais personne ne saura la vérité puisque le régime en place n’a pas estimé utile d’ouvrir une enquête pour que les fautifs, voire les coupables dans cette histoire soient traduits en justice. Certains disent que c’est la réponse qu’il a reçue du ministère de l’Environnement qui lui demandait de faire une licence puis payer la somme de 30 millions de francs comoriens (67 666€) chaque mois, qui est à l’origine de son suicide. D’autres disent que l’origine de son suicide vient de la mairie de Moroni. En effet, une voix « off » venant de la mairie de la capitale affirme qu’un groupe de jeunes travaillant à la mairie de Moroni avaient donné à des Tanzaniens un marché qui avait déjà été attribué au Sudafricain par la précédente équipe communale : le ramassage des carcasses de voitures jetées dans l’ancien aéroport de Moroni/Iconi. Ce ne sont que des « on dit », mais tel que l’on connait notre pays, tout est malheureusement possible.
L’immobilisme de la Justice
L’immobilisme volontaire de notre justice ouvre une autoroute à ceux qui font le mal au pays. Et ils peuvent poursuivre leurs funestes volontés tranquillement. Pour parvenir à une solution réelle pour une justice républicaine véritable, plusieurs problématiques doivent être abordées notamment, celles de l’indépendance de notre justice, de l’intégrité de nos juges et des moyens qui permettraient à notre justice de fonctionner véritablement sans parcimonie.
Il faut noter la façon dont le Sudafricain a été mal accueilli et mal traité par un régime qui ne cesse d’acclamer l’émergence et l’ouverture du pays aux investisseurs étrangers. Cette attitude n’honore pas notre pays, surtout auprès d’un pays ami comme l’Afrique du Sud. Que peut dire le gouvernement sudafricain face au silence du gouvernement comorien sur le suicide de leur compatriote ? Une honte. Azali Assoumani et ses ministres se confondent avec ce qui devait être une justice républicaine, puisque c’est bien eux qui font justice. C’est bien eux qui décident qui doit être libre, qui doit s’exprimer, qui n’a pas ce droit et qui doit être mis en prison.
Indifférence des politiques
Le porte-parole de ce régime qui ternit l’image de notre pays aussi bien au niveau national qu’au niveau international pense que son intervention au lendemain du suicide du Sudafricain remplace la justice. Pourtant, il sait pertinemment que son intervention s’apparente à la langue de bois politicienne. Les Comoriens ne sont pas dupes, l’ambassadeur sudafricain en Union des Comores non plus. Lui qui était voisin de son compatriote défunt à Voidjou connait toute l’histoire. Il sait que son compatriote est malmené par l’administration publique comorienne. Puisqu’ils ont tissé une relation amicale forte entre eux. Impossible pour ce régime qui pousse des vies à l’abîme à mentir.
Notre pays a soif de justice. Le régime actuel qui reste indifférent face à tous les crimes doit désormais dire la vérité aux Comoriens et à la famille du défunt sudafricain qui attendent forcément des réponses. Nos dirigeants doivent savoir qu’une justice impartiale est la revendication essentielle du peuple comorien. Le recours de ce régime aux forces de l’ordre devenues depuis le 24 mars 2019 force du désordre pour mater les Comoriens et les membres de l’opposition montre visiblement que le choix du régime autoritaire est volontaire.