Faisant étaler le curriculum vitae de la nouvelle secrétaire générale du ministère de la justice, le quotidien Al-watwan a fait du zèle en l’appropriant la création de la pharmacie des îles. D’autant que l’information est fausse. Par contre le propriétaire de la pharmacie, Assouman pratique un cumul hors la loi.
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Nommée secrétaire générale du ministère de la santé publique et de la protection sociale, remplacée 24 heures après, Marie Boina occupe la même fonction, mais au Ministère de la justice. Elle travaille donc dans le même bâtiment, mais seulement au rez de chaussée. Le scandale qu’a causé sa nomination a fait réfléchir le président de la république «qui a jugé être trompé par ses collaborateurs» et a opté pour le ministère de la justice.
Le 14 février, dans le numéro 3616 du quotidien Al-watwan, annonçant la nomination de Marie Boina, il est écrit: «de retour aux Comores, au début de l’année 2018, elle a intégré le service de réanimation du Centre hospitalier national El-Maarouf, en qualité de stagiaire. Parallèlement, elle a ouvert la pharmacie des îles, dont elle est la gestionnaire jusqu’à présent ».
Pourtant, le code de la santé est clair. Dans son chapitre dédié à la profession de pharmacien et à la création d’une officine, il est écrit que « nul n’a le droit d’ouvrir une officine s’il n’est pas docteur en pharmacie » et de rajouter que le pharmacien « se doit d’être propriétaire de sont établissement ».
Selon le docteur Assouman, officiant à la pharmacie des îles, Marie Boina n’a été que stagiaire. Ni propriétaire ni gestionnaire. Et de rajouter, « d’ailleurs j’étais étonné de voir cela dans Al-watwan, car cette pharmacie je l’ai créée depuis 2014 ».
La nouvelle Secrétaire générale du ministère de la justice a déclaré n’avoir «jamais ouvert la pharmacie des îles, «j’y étais en tant que stagiaire. Mon frère est un partenaire du docteur Assouman. Peut-être qu’il a des parts, je ne sais pas trop. Par contre ils (en parlant d’Assouman et de l’ancien daf d’El-Maarouf, Mohamed Boina) avaient un problème de gestion, donc j’étais là pour les aider».
Toutefois, des contradictions subsistent entre la déclaration de l’inspection générale de la santé et les déclarations d’Assouman. En effet, ce dernier déclare qu’il a ouvert sa pharmacie depuis 2014. Pourtant selon l’inspecteur Mirgan, l’autorisation a été «octroyée fin 2017 par l’ancien Ministre de la Santé Mahoma». Comment pouvait-il exercer depuis 2014 s’il n’a l’autorisation que 3 ans plus tard? Néanmoins, il nous a été totalement interdit de consulter le dossier. Pour l’inspecteur seul le concerné et le Ministre de la santé peuvent y avoir accès.
Pompier pyromane
Le pire c’est le cumul de fonctions du pharmacien. Assouman, à lui seul, occupe trois postes en total contradiction, et surtout dans l’illégalité avec le code de la Santé. Il est en effet pharmacien du privé, porte parole de l’ordre des pharmaciens et travaille à l’agence nationale des médicaments et des évacuations sanitaires, l’actuel régulateur du domaine lié aux médicaments. Or, le code de la santé, notamment dans son article 404 dispose: « les pharmaciens fonctionnaires ou agents de l’administration publique peuvent à titre dérogatoire exercer des fonctions dans le secteur privé suivant des conditions déterminés par arrêté du ministre chargé de la santé. toutefois il leur est interdit d’être propriétaire ou gérant d’une officine privée de pharmacie».
Ce qui fait réagir Le président de l’ordre des pharmaciens, Aziz Fazal Karim ainsi, «perdu dans la situation». «Assouman connaît la loi, le docteur Fazul, directeur de l’anamev aussi, l’inspection également, mais personne ne veut bouger le petit doigt. Nous avons dit a Assouman de faire son choix, mais peut-être il attend un courrier officiel. Alors il l’aura». S’insurge-t-il.
Joint par Masiwa pour éclairer la situation, docteur Assouman n’a pas répondu à nos nombreux appels.
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Par Hayatte Abdou