Les acteurs du football Africain n’en finissent pas à remplir les chroniques judiciaires ; les faits divers sont devenus monnaie courante au siège de la CAF au Caire, en Egypte. Jamais de mémoire l’institution qui régit le football continental n’a été secouée jusque sur ses fonds baptismaux. Par Badraouiar
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Sur plainte de son ancien secrétaire général Feu Amr Fahamy, le patron du football Africain Ahmad Ahmad a été arrêté puis entendu par la justice française sur des dossiers liés à des supposés abus de pouvoir et de harcèlement sexuel. Des billets d’avions donnés à quelques présidents de fédérations pour effectuer le hadj 2018 faisaient partie des pièces à conviction qui constituaient la plainte de l’égyptien. Il a été relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Ce n‘est pas la première fois qu’il se trouve mêler à des problèmes judiciaires, Dans le dossier judiciare communément appelé « Fifagate »son nom a été cité parmi ceux qui ont bénéficié desémoluments du Qatar du temps où il était président de la Fédération malgache de Football. La mauvaise gouvernance au sein de la CAF a conduit d’ailleurs la Fifa à placer celle-ci sous tutelle avec la supervision de la puissante secrétaire générale de la Fifa la sénégalaise Fatma Samoura. Une situation inédite dans les annales du football Africain. Pourtant les coups tordus ont toujours animé la gouvernance de la Confédération Africaine de Football. En 2013 pour son 7eme mandat le charismatique Issa Hayatou (Cameroun) a dûuser des poings et des pieds pour écarter un adversaire gênant, en l’occurrence l’ivoirien Jacques Anouma anciennement président de la Federation Ivoirienne de Football ( FIF). L’assemblée générale a dû voter expressément pour changer les statuts afin d’exclure de la liste des candidatures. Tous ceux qui n’étaient pas au Comité Exécutif de la CAF. Un apparatchik parmi les apparatchiks, le président Hayatou a survécu un temps au désastre qui a vu son vieil ami Joseph Blatter (FIFA) tomber de son piédestal, emporté par le Fifagate après plus de 3 décennies passées au sommet du football mondial en tant que secrétaire général de l’ère Joaõ Havalange puis comme président de la Fifa. Doyen d’âge de la Fifa c’est lui qui était en charge de l’organisation de l’élection d’une nouvelle direction au sein la Fifa en 2016. Avec un carnet d’adresse bien garni il a fait le forcing pour faire élire une autre connaissance le Cheick Salman bin khalifa ( Bahreïn) malheureusement c’est son adversaire Suisse Gianni Infantino qui l’emporta. Un an plus tard et après 29 ans passé à la tête de la CAF le lion de Garoua sera battu par Ahmad. Ce dernier bénéficiera du soutien en coulisse du nouveau président de la Fifa et de sa secrétaire générale sénégalaise, une vieille connaissance du malgache du temps ou elle représentait les Nations unies dans l’Île rouge.
Relativement épargnée par le torrent qui a terni considérablement l’image du football mondial à savoir le Fifagate, la Confédération Africaine de Football est entrain de faire son chemin de croix. Une situation qui n’épargne guère les différentes fédérations africaines. Plusieurs d’entre elles se trouvent embourbées dans des scandales financiers ou misessous tutelles pendant que d’autres essaient de sortir peu à peu du purgatoire.
A Madagascar l’ancienne cheffe de la diplomatie, Beatrice Atalah avait été conviée conjointement par la Fifa et la Caf à mener un comité de normalisation après que le Comité Exécutif a été suspendu par la première citée. En principe prévu en février 2018 l’élection à la tête de la fédération a dû être prolongée d’une année après que des irrégularités ont été constatées notamment sur la désignation des délégués entre autres. Ce ne qu’en 2019 que l’élection a pu se tenir. Sorti vainqueur d’une élection où le pouvoir avait clairement pris position pour son adversaire Hery Rasoamaromaka, Raoul Arizaka Rabekoto natif d’Antsirabe n’a pas fait long feu au 29 rue de Russie Isoraka où siège la Federation Malgache de Football. En désaccord avec son président sur la politique stratégique, le 1er vice-président Victorien Andrianony a dû démissionner moins de 6 mois après l’élection puis est venu le scandale CNAPS qui a précipité les événements. Ancien Directeur général de la Caisse Nationale Allocation et de Prévoyance Sociale ( Cnaps ), le président Arizaka a été mis en cause pour une affaire de détournement de plusieurs centaines de milliers d’euros volatilisés dans cette boite. Sentant le vent tourner, il a prit la poudre d’escampette. A cet effet, le Bureau anti corruption à lancé un avis de recherche (001-20/BIANCO/DG/DTA). Il est aussi frappé par une interdiction de sortie du territoire ( IST ). Mais depuis il reste introuvable. On parle de la Suisse comme d’un probable point de chute, c’est pourquoi selon des informations non officielles la justice malgache serait entrain de préparer une demande d’une commission rogatoire à la justice helvète.
Aux comores depuis Novembre 2019 ( voir Masiwa 309, 310 ) la fédération est sous régime d’un Comité de Normalisation. La chute en 2017 après 12 ans de règne de l’ex homme fort du football comorien Salim Tourqui ne cesse de hanter le milieu tant son influence reste intacte. Jugé vieux jeux et dépassé par la vitesse que prend le développement du football mfaume wa bavu a été pris au piège par sa propre créature. Il a oublié de faire sien l’adage ya homa mtsandzani wuzina nayi, pendant que ses adversaires aiguisaient leurs couteaux dans le noir, il se croyait inébranlable. Pris au piège sur une sordide affaire de trucage de match et de changement de règles de jeu à 3 journées de la fin du Championnat régional de Ngazidja (2017), il a dû rendre son tablier pour sauver son honneur. Les conséquences de ce départ précipité continuent à planer au dessus du football comorien. Son successeur Said Ali Said Athoumane en a fait les frais un an plus tard. Aujourd’hui d’anciens amis s’invectivent par presses interposées, si ce n‘est par carrément devant la justice qu’ils règlent leurs comptes.
Au Cameroun l’élection en 2018 de Seidou Mbombo Njoya fait renaître l’espoir chez les supporters des lions indomptables après une crise qui aura presque duré 20 ans. En 1998 le président Vincent Onana, à la tête de la Fecafoot depuis 1996 a été destitué suite à des accusations de fraude. Remplacé aussitôt par un Comite Exécutif Provisoire dirigé par Iya Mohammed. En 2000 ce dernier est élu président et le restera jusqu’en 2013. De 2000 à 2010 le Cameroun retrouvera une fragile stabilité et une génération dorée ( Eto’o, Mboma, Kameni, Song, Njitap,… ) qui lui permettra d’avoir des bons résultats sur le plan continental et mondial. Il a été sacré 2 fois champion d’Afrique ( 2000, 2002 ) une fois finaliste en 2008, deux participations en coupe du monde ( 2002, 2010) et une victoire en finale des jeux olympiques de Sydney (2000) face à l’Espagne. Empêtré dans l’affaire des primes des joueurs et après une coupe du monde 2014 chaotique avec 0 point, les vieux démons ont refait surface. En même temps qu’il dirigeait la Fecafoot le président Iya était à la tête de la société de développement du coton ( Sodecoton ). C‘est son rôle dans cette société qui a entraîné sa chute, son éviction de la Fecafoot. Accusé d’avoir détourné 10.9 milliards fcf soit un peu plus de 16 millions d’euros, il a été condamné à 15 ans de prison. De 2013 à 2015, un Comité de Normalisation à été mis en place jusqu’à l’élection de Tombi à Roko Sidiki. Deux ans plus tard, un nouveau Conor à été encore mis en place après saisie du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui a annulé l’élection de Tombi à Roko pour graves irrégularités.
A l’image des gouvernements qui dirigent nos États, le football continental ne peut sortir de cette emprise de la corruption sans réelle volonté de changement des administrés. Le dirigeant est à l’image du dirigé, le fruit d’un arbre ne peut-être bon que si les racines sont meilleur
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