La famille de gazon a manifesté son désarroi vendredi place Shadju à Ikoni. Elle informe le pouvoir en place qu’elle s’opposera à tout meeting à Ikoni tant que l’enquête n’aura pas évolué.
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Deux mois et neuf jours, depuis que le capitaine de Djabal Basket, le jeune Hamada Said, alias Gazon est tué par balles à Ikoni, sa ville natale. Depuis ce 09 décembre, de nombreuses langues se délient. Et le vendredi 15 février, sa famille a exprimé sa déconvenue àla place «Shadju», un des Bangwe les plus historiques de la ville. Une indignation face au délaissement, qu’elle constate de l’affaire. Le désarroi se lisait sur les mines des jeunes aussi abattus que jamais.
Depuis la mort du jeune Gazon, Ikoni plonge dans une grisaille et les plus affectés, sont les jeunes effondrés par cette perte tragique. Deux commissions chargées de cette affaire sont mises en place dès le lendemain du drame. Elles ont pour but de traiter cette affaire dans la Paix de la ville, de sa population et de ses biens. Mais depuis quelques jours, la politique veut primer sur cette situation au point de la gommer. C’est ce qui a interpellé la famille de Hamada Said, ferme dans ses dires sortis du fond. Le silence des autorités judiciaires et des responsables locaux de laisser cette affaire sans suite, ne serait-ce qu’en comptes-rendus, crispe les proches du défunt. Les discours aussi médiocres de quelques ikoniens sont aussi pris pour infecte fumée par les conférenciers.
Oui, au cours de cette rencontre, la famille Gazon n’a pas caché son profond effarement, son émoi et son abattement quant au chemin de l’oubli par lequel certains jeunes de la cité veulent faire passer cette affaire gravée dans l’histoire noire. «Nous qui sommes devant vous ici, c’est la famille de Hamada Said, victime d’une atrocité. Moi-même, qui parle je suis son petit frère de lait. Ce faisant, nous voulons savoir où repose cette affaire, vous jeunes de la ville d’Ikoni? Comment ce dossier se traite-t-il, par les deux commissions dont la haute et la basse commission? S’interrogeait Abou Bacar, petit frère de la victime. C’est donc après avoir constaté qu’une partie des jeunes parmi lesquels les acteurs de «l’opération Commando» du Samedi 08 et dimanche 09 décembre 2018, ont fait une désertion et pourtant ils prenaient le devant. «La mort de notre frère, nous concerne tous, ikoniens ou seulement sa famille?» a-t-il demandé.
Comme l’émotion parcourait les visages des jeunes présents, le silence dévorait l’atmosphère. Et même ceux qui sont taxés d’éludés, car ils étaient préalablement ensemble dans la lutte, ont marqué leur présence. Donc témoins de la fermeté de la famille du défunt.
Un cousin de la victime, au nom de Said, a mis en garde avec un ton ferme. «Nous sommes tous attristés de ce qui nous est arrivé… mais nous sommes déçus de comment la situation se présente. Nous avions cru que ceux qui ont causé cette situation, dont la perte de notre frère, vont s’engager en premier et nous de les suivre après. Au contraire, ils apparaissent avec un autre visage. Nous avions entendu que les réunions politiques ne sont pas autorisées à Ikoni jusqu’à ce que lumière soit faite sur la mort de Hamada. Mais nous constatons l’inverse. Alors, nous, sa famille, avisons les proches du pouvoir de cette ville, que nous ne disons pas qu’il ne se produira pas des réunions à Ikoni, mais il faut qu’ils creusent nos tombeaux pour nous ensevelir, car aucune réunion ne pourra se dérouler devant nos yeux ici à Ikoni».
Deux lignes apparaissent. Les partisans d’une ville ouverte à la campagne électorale et ceux qui font de l’ouverture d’une enquête sur la mort de Gazon, un préalable à tout meeting. L’État de droit prend encore un coup.
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Par Said Yassine Said Ahmed