La présidente de la Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL), Mme Sittou-Raghadat Mohamed est sortie d’un long silence par un communiqué en date du 4 décembre 2019. De nombreux internautes ont fait remarquer que ce communiqué n’avait aucun sens.
Mais, nous sommes encore interpellés par les slogans que Mme la présidente dépose à la fin du communiqué et qu’elle ressort souvent pour justifier son inaction :
- « Sans la paix, pas de Droits de l’homme »;
- « Sans respect des devoirs, pas de respects des Droits de l’Homme »
Est-ce que le premier slogan veut dire qu’en temps de guerre les Droits de l’Homme sont suspendus ? Est-ce que le deuxième slogan veut dire que quand un citoyen ne respecte pas ses devoirs (déclarer une manifestation par exemple), il est normal qu’il subisse l’absence de Droits de l’Homme dans le pays ? Drôles de manières de justifier l’injustifiable !
En réalité, Mme la présidente veut dire aux militants de la société civile que s’ils veulent l’application des Droits de l’Homme par le gouvernement, ils doivent cesser de s’attaquer au gouvernement, être gentils et respecter leurs devoirs de citoyens (elle suppose donc qu’ils ne le font pas).
Mais, les Droits de l’Homme ne peuvent pas être conditionnés. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits… » (Article 1) même sans la paix, et même s’ils ne respectent pas leurs devoirs. « Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (article 5) », même en temps de guerre et même s’il n’a pas lui-même respecté ses devoirs de citoyens !
Mahmoud Ibrahime