Oubeidillah Mchangama s’est marié ce vendredi, en présence des familles et des amis, notamment les journalistes, alors qu’il est encore en prison. Par La Rédaction
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]
Amina Ali, la fiancée était arrivée de France il y a quelques jours en vue de son mariage avec le journaliste Oubeidillah Mchangama, prévu depuis plusieurs mois. Le journaliste était déjà en prison. Ce vendredi, le mariage, nécessairement religieux a été réalisé chez elle à Mitsamihuli, sans la présence de ce lui qui est devenu son mari.
Empêché d’assister à son mariage
Après 4 jours de garde à vue (le délai légal a été largement dépassé), le Procureur de la République a décidé de mettre le journaliste Oubeidillah Mchangama en prison jusqu’à son jugement pour flagrant délit le 7 décembre, soit un jour après son mariage. Il est difficile de ne pas penser qu’ils ont voulu l’empêcher d’être présent à son mariage dont la date était connue par tous et diffusée dans les réseaux sociaux.
Le journaliste a été arrêté pendant qu’il couvrait en direct la manifestation des femmes comoriennes contre les actes illégaux du gouvernement comorien, notamment l’emprisonnement d’opposants.
Avec lui, treize femmes ont également été arrêtées et gardées à la gendarmerie pendant 4 jours. Deux chauffeurs professionnels qui avaient transporté des femmes jusqu’à la capitale pour cette manifestation avaient aussi été enfermés.
Les femmes et les chauffeurs ont été libérés mardi dernier en attendant leur procès. Puis le Palais de Justice a été évacué par la gendarmerie.
Sous le viseur du gouvernement
C’est l’incompréhension totale dans le milieu journalistique et parmi les démocrates comoriens, car chacun a pu constater que le journaliste n’a rigoureusement fait que son travail en suivant les manifestantes avec son téléphone, avant que les gendarmes ne l’interceptent. Il n’était d’ailleurs pas le seul journaliste à filmer en direct. Mais, apparemment, il était déjà sous le viseur du gouvernement, comme le serait son compère Agwa qui a participé à un rassemblement politique à Mbeni dans la même semaine.
Le groupe de journalistes présents au Palais de Justice a cherché à voir le Procureur pour comprendre les raisons de l’arrestation de leur collègue et la décision de l’envoyer en prison avant le jugement. Ils ont essuyé un refus catégorique de la part de ce dernier. Ils ont improvisé des sit-in devant la maison d’arrêt et ont rencontré le ministre de la Communication qui assurait l’intérim du chef de l’État. En vain.
C’est la deuxième fois que le pouvoir en place décide d’enfermer ce jeune journaliste. Il a été libéré à la fin du mois de mai dernier, après quatre mois d’enfermement (sans jugement), dans des conditions horribles à la prison de Moroni.
Le pouvoir en place a décidé de poursuivre tout le monde pour trouble à l’ordre public le 7 décembre.
Nous rappelons que les lois comoriennes prévoient qu’un journaliste doit être présenté à un juge immédiatement ou le lendemain d’un acte supposé délictueux. Oubeidillah est entre les mains de la gendarmerie depuis le 30 novembre.
[/ihc-hide-content]