Les Comores sont en pleine crise. Une crise profonde sans précédente. Politiquement, les choix que le régime d’Azali a fait depuis 2016 dirige les Comores sans aucun doute vers le chaos total. Un choix politique qui a mis l’économie des Comores au pied du mur. Mais, il y a un danger plus grave : la division sociale. Plus que jamais, les Comoriens sont divisés. Par Abdourahim Bacari
En cinq ans de pouvoir Azali, la pauvreté a été accentuée pour transformer le comorien en véritable mendiant. Un statut social qui, malheureusement, constitue en réalité l’arme fatale du clientélisme, un des moyens d’entretenir la division du peuple comorien, pour mieux régner. Avec des billets de 5000 francs, nos politiques arrivent créer le désordre en montant les uns contre les autres. Une partie de la jeunesse comorienne est affamée, car désœuvrée. Elle est ainsi facilement manipulable.
Azali Assoumani a créé le désordre et la division partout où il est passé. Par le coup d’Etat du 30 avril 1999, il a approfondi les divisions qui existaient entre les îles. Récemment, alors qu’il se dit président des Comores, il déclare dans un discours à Anjouan que les Anjouanais lui ont décerné la “Nationalité anjouanaise” comme si l’île d’Anjouan était un pays à part.
Aujourd’hui encore, on retrouve cette constante à vouloir diviser les îles ou monter les Anjouanais contre les Grand-Comoriens. Ainsi, chacun a pu constater qu’il a libéré les prisonniers politiques de Ngazidja tout en gardant en prison ceux d’Anjouan (Sambi et Salami). Enfin, on peut noter le rapprochement qu’il a opéré avec les anciens collaborateurs de Mohamed Bacar, ancien gouverneur d’Anjouan que le président Sambi a fait déloger par un débarquement armé, pour qu’ils puissent se venger contre les partisans de Sambi.
Des jeunes veulent manifester à Ikoni, soutenu par des jeunes de la ville ? Il fait monter au créneau les partisans de la CRC pour refuser l’arrivée des manifestants. La ville est ainsi divisée entre les partisans de son gouvernement et ceux qui veulent un changement. Ce régime a réussi à mettre en contradiction une minorité de Comoriens de l’intérieur avec la majorité de la diaspora comorienne en France qui réclame un « Etat de droit » dans leur pays. Des valeurs chères telles la liberté, égalité, fraternité, justice sont bien malmenées. Ni Azali Assoumani, ni les membres de son gouvernement ne les incarne. Il a annoncé des dialogues mais il ne sait pas avec qui il va dialoguer pour le retour à la paix puisqu’il a chassé ses opposants du territoire national des Comores. Les comoriens comme Azali et les membres de son gouvernement sont conscients que cela ne va pas durer longtemps. On ne bâtit pas un pays en montant les uns contre les autres.