Il fut un temps, après les présidentielles de 2019, où la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC) du chef de l’État cherchait à unifier tous les partis dont les chefs avaient rallié le pouvoir (Orange, Radhi, RDC-Djaé…). Finalement, l’opération a échoué quand les dirigeants du parti ont montré que leur volonté était une fusion de tous ces petits partis pour renforcer la CRC. L’idée a donc été discrètement enterrée. Et de fait, ces partis sont inexistants.
Par Saïd Ahmed Saïd Yassine
La mouvance présidentielle s’est effondrée face à la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), qui lui-même est en voie de disparition. Depuis, quelques-uns des membres de cette mouvance ont compris qu’Azali Assoumani avait abandonné d’une manière glaciale cet outil dont il s’est servi des dirigeants contre le peuple.
Un effondrement qui n’a surpris personne.
Quelques bouillonnements ont fait des glouglous. Avec un plaisir acide, le colonel Azali a montré qu’il n’est pas prêt à changer une méthode qui consiste à châtier et humilier quelques-uns de ses collaborateurs. Semer la division au sein de son camp, c’est aussi une solution possible, si nécessaire.
Les désappointés sont à la recherche d’une cavité de passage pour sauver leurs peaux. Ils sont conscients du caractère dictatorial du régime, des dégâts de la force et de la peur instillée dans toute la société, pourtant, vestes et chaussures astiquées, ils se bousculent pour espérer obtenir une promotion. Mais, ils se sont déjà mis en conflit avec leurs amis d’enfance, du quartier, de classe, de la région…
« Un piège visible »
En prenant le risque de vouloir défendre l’indéfendable, comme un « flipper normand », ceux qui rejoignent la dictature espèrent faire partie du club et pouvoir s’enrichir avec facilité. Et pourtant, ils sont nombreux à avoir compris que la promesse qu’Azali donne, c’est le même piège qui a été tendu ç d’autres. Ceux qui n’en sont pas encore conscients sont les bornés ou ceux qui font semblant de ne pas comprendre la situation.
Beaucoup sont à la recherche d’un poste de ministre ou de Directeur d’une société d’État. Il faut croire qu’il n’y a que le décret présidentiel de nomination, ne serait que pour un seul jour, qui les laissera paisibles dans leurs tombes. Certains membres de cette mouvance délabrée sont devenus comme des écoliers face à leurs maitres.
« La peur de la mort »
Et ils accusent leurs ombres à chaque lever du soleil. La force d’Azali réside dans les intimidations, la terreur et ses réactions sans scrupules, basées sur le complotisme.
Pour dissimuler les mauvais coups, ses communicants balancent les selfies des hommes et femmes du pouvoir, et même de ceux qui attendent pour montrer que tout se beau monde s’entend très bien.
Fatigué par les manifestations des Comoriens de l’étranger, ceux qu’il aime appeler SDF, sur le sol français, le colonel Azali ne regarde pas ses proches dans le pouvoir du bon œil. Mais, pour lui, tant que ces manifestations continuent, ces proches ne servent à rien, n’arrivant pas à dissuader les leurs. « Les manifestants, sont vos frères, vos sœurs, vos enfants… et pourquoi n’avez-vous pas l’autorité sur eux pour les convaincre afin de stopper ces mouvements ? Vous ne servez à rien. ». Dires d’un Rais.
« Une conscience tardive »
Cette mouvance, mi-figue mi-raisin, est en convulsion, car, encore trahie. Il est clair que cette association créée depuis avant les « Assises CRC-Azali » a fait campagne pour le référendum, puis les présidentielles de 2019, sans obtenir une récompense ou une reconnaissance d’existence. Elle s’effondre après son vieillissement.
Les membres de cette Mouvance savent que tenir une promesse n’est pas dans les traits de caractère du colonel Azali. Alors, ils n’ont de cesse de se fâcher. Conscients des intrigues, des assassinats, des emprisonnements illégaux, des arrestations arbitraires, des vols, des viols de loi… les membres de la mouvance comme le « muftorat » et la Cour suprême sont d’une complicité indéniable. Les députés azaliens ne sont pas du reste. Ils assument avec le gouvernement les dérives autoritaires et la violence devant l’histoire. Ils ont donné à Azali Assoumani la force, la force pour commettre le mal.