douloureuse question s’adresse principalement au président Azali Assoumani.
Ces derniers mois, on a constaté amèrement que des pays proches du nôtre se sont résolus à considérer que Mayotte est française.
La Tanzanie, le berceau de la lutte pour l’indépendance des Comores, le pays qui a envoyé ses militaires dans la bataille contre le séparatiste Mohamed Bacar qui avait pris Anjouan en otage, cette Tanzanie-là traite Mayotte comme une terre française en acceptant d’aller y signer des accords avec la France.
Madagascar, la grande île avec laquelle nous sommes si proches, Madagascar avec laquelle nous menons un combat similaire pour l’intégrité territoriale contre le même pays a reconnu officiellement que Mayotte est française. L’île comorienne possède désormais une représentation propre au sein de l’ambassade de France à Madagascar et multiplie les signatures d’accords avec le « département français ».
La presse française éditée à Mayotte nous apprend que d’autres pays africains en l’occurrence le Rwanda et le Botswana seraient sur cette même longueur d’onde.
Et rien ne signale une position de l’État comorien en la matière. À notre époque de la diplomatie de la menace, de la guerre, de la punition, la diplomatie comorienne n’a même pas émis une symbolique protestation publique quelconque. Quand on est un petit pays, peut-on se contenter uniquement de diplomatie sourde ou faut-il de temps en temps faire entendre sa voix en s’appuyant sur la force du droit et de la justice ?
Pire encore. Ces dernières semaines, l’actualité met à la une, les jumelages entre Mamoudzou (Mayotte) et d’autres villes du pays : Tsidje, Mutsamudu, Fomboni. Moroni et Mitsamiouli seraient sur la liste. Quelle est la position des autorités comoriennes, en premier lieu du Chef de l’État, en la matière ? Motus et bouche cousue.
Pourtant cette multiplication des jumelages ne peut être innocente ? Qui plus est, le maire de Mamoudzou, justifiant sa démarche, souligne (voir Flash Info de Mayotte numéro 5271) que l’entête du document « République française » signé vaut reconnaissance de la francité de Mamoudzou et donc de Mayotte française par les Comores !
Un avocat de la place (NDLR : Il s’agit en fait d’Ahmed-Hachim Saïd Hassane, frère d’un avocat) considérant la gravité de la situation a publiquement saisi la Cour Suprême sur l’inconstitutionnalité de ces jumelages. Sans suite jusqu’ici !
Pourquoi donc ce silence du président Azali et des institutions du pays ?
Ne doit-on pas considérer ce silence comme un consentement ? Ne faudrait-il pas alors accuser Azali de traître à la nation ?
Si l’État comorien persiste dans son absence de réaction officielle contre ces jumelages, il faudra enclencher la procédure d’accusation de trahison nationale du Chef de l’État. Cela suppose bien évidemment que l’État comorien est de droit et dispose des instruments judiciaires appropriés !
En tout état de cause, l’histoire jugera !
Idriss (03/08/2022)