LÉGISLATIVES 2020. L’abstention a battu des records.
Les élections législatives de ce 19 janvier ont été marquées par l’absence de l’opposition qui a appelé au boycott, de nombreux incidents et de forts taux d’abstention.
Dès le début des opérations de vote, les candidats (tous du pouvoir) ont dénoncé des fraudes, des urnes préremplies, des membres de bureaux changés au dernier moment et parfois l’absence d’isoloir.
Une des régions symboles de cette abstention est la capitale, Moroni dans laquelle s’opposent plusieurs candidats des diverses branches de la mouvance présidentielle et notamment des candidats Oranges (ministre de l’Intérieur), CRC (Azali Assoumani), RADHI (ministre de l’Économie).
Dans la capitale, surtout dans la circonscription de Moroni-Nord, le scrutin a été perturbé par la volonté du ministre de l’Intérieur et du président de la CECI, un conseiller politique du même ministre de changer au dernier moment les membres des bureaux. L’opposition à cette mesure de la part des autres candidats a provoqué un retardement de l’ouverture de nombreux bureaux à Moroni-Nord, puisque par exemple, les bureaux de Mtsangani n’ont pu ouvrir que vers midi.
Au niveau de la participation dans cette circonscription de Moroni-Nord, notre journaliste a relevé le nombre de votants vers 16h30, soit une demi-heure avant la fermeture officielle des bureaux.
Coulée 1 : sur les 662 inscrits, 69 électeurs ont voté.
Coulée 2 : sur les 658 inscrits, 85 électeurs ont voté.
Coulée 3 : sur les 531 inscrits, 36 électeurs ont voté.
Coulée 4 : sur les 624 inscrits, 32 électeurs ont voté.
Coulée 5 : sur les 426 inscrits, 42 électeurs ont voté.
Coulée 6 : sur les 313 inscrits, 16 électeurs ont voté.
Coulée 7 : sur les 420 inscrits, 45 électeurs ont voté.
Soit un taux de participation qui avoisine les 10%.
Il est à noter que la Coulée à Moroni, c’est le fief du parti Juwa qui a subi ces derniers temps les attaques et une tentative de démantèlement du pouvoir. Son leader, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est toujours maintenu en prison depuis plus d’un an, et son secrétaire général a été libéré, il y a quelques mois. Apparemment, les militants de ce parti sont toujours là, malgré les épreuves.
Peu avant 17h, l’armée a évacué tous les journalistes et simples citoyens et le dépouillement a commencé, alors que le code électoral prévoit que la présence du public lors des dépouillements. Donc, tout est possible, comme en 2018.
MiB (avec les données des journalistes de Masiwa sur le terrain)