“Si tu perds les élections ne vient pas pleurer qu’on t’a volé. Même si c’est vrai. C’est Dieu qui l’a voulu”
Ce vendredi, la mouvance présidentielle, version Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), le parti du chef de l’État, Azali Assoumani a fait la clôture sa campagne des législatives sur la place Ajao, au centre de Moroni. Ces élections n’ont pas un véritable enjeu puisque l’opposition n’a pas présenté de candidats ayant tiré les leçons des bourrages d’urnes lors du référendum de changement constitutionnel en 2018 et la proclamation des résultats lors des présidentielles de mars 2019, alors que les urnes entreposées au Parlement n’avaient pas été ouvertes, comme le montrait une vidéo d’un chroniqueur facebook proche du pouvoir, le dénommé Nono.
Ce vendredi, le chef de l’État, Azali Assoumani, a surpris et choqué plus d’un par ces propos, y compris parmi ses partisans en déclarant dans son discours de clôture de la campagne de ses candidat : “Si tu perds les élections ne vient pas pleurer qu’on t’a volé. Même si c’est vrai. C’est Dieu qui l’a voulu”. Ces propos ont d’autant plus choqué dans ce pays à 99% de musulmans qu’il les a appuyés en citant un passage du Coran qui dit : « Celui qui a pu voler, c’est parce que Dieu a bien voulu qu’il vole » et il a ajouté : “Certains ont voulu voler et n’ont pas pu, vous n’avez pas vu ?” faisant sans doute référence aux élections de 2016, au cours desquelles, il a gagné, malgré la reprise du second tour dans une région de l’île d’Anjouan.
Si sur le coup, ses partisans ont applaudi, des indiscrétions laissent entendre que même certains de ses ministres sont choqués par des propos qui sont considérés non seulement comme contraires à l’Islam mais aussi comme un aveu et une justification des vols des élections que dénonce l’opposition depuis 2018. Au sein de la mouvance, certains candidats craignent donc des fraudes en faveur des candidats de la CRC.
MiB