Vagues d’arrestations musclées à Mutsamudu
Les vagues d’arrestations se succèdent à Anjouan et suscitent incompréhensions et doutes quant au sérieux des faits qui sont reprochés aux interpellés. Selon des sources proches de l’enquête sur les explosions nocturnes à Anjouan, un des artificiers serait pris dans la région de la cuvette dimanche. Il serait capturé après une explosion entre Chandra-Tsembehou dans la soirée de dimanche. Le même jour une forte explosion est entendue à Chitsangani non loin d’un barrage de contrôle de la gendarmerie. À 4h00 ce mardi, un Commando mixte (Gendarmerie-And) cagoulés et lourdement armée débarque chez certains opérateurs économiques proches du parti Juwa ou proches de l’ancien président Sambi et des femmes dont les époux seraient impliqués dans l’insurrection de la Médina de Mutsamudu d’octobre dernier, perquisitionnent et interpellent.
À Mutsamudu, c’est l’incompréhension total. Les rafles sans mobiles claires ou sur fausses dénonciations sont devenues monnaies courantes ces derniers jours. Les rares témoins qui ont assistés de leurs fenêtres à 4h00 à l’interpellation de Loukman Badrane à Haybara-Page, n’en reviennent toujours pas. “Comment peut-on investir la maison d’un citoyen à 4h00 et l’interpeller manu militari comme un vulgaire criminel. Il n’est ni dangereux, ni recherché”, s’interroge un voisin qui dit avoir assisté à la scène de sa fenêtre. Doutes sur les mobiles des interpellations, car si en si peu de temps on arrive à identifier un commanditaire ou un présumé complice sans filature, ni enquête approfondie, cela risque à la longue de produire l’effet inverse. Et c’est l’avis de plusieurs personnes que nous avons interrogé à Mutsamudu en fin d’après ce mardi.
Masiwa suit de près cette affaire qui est loin de jeter tout son lot d’inconnues.
KAY