À Montreuil, dimanche dernier, les Anjouanais de la diaspora sont venus de plusieurs régions de France à l’appel de l’ancien ministre Mohamed Chaher Ben Massonde pour une réconciliation de tous, quelle que soit la tendance politique. Ils n’en sont pas à leur première initiative. Cette fois, en plus de demander le « tour » d’Anjouan en 2021, ils proclament clairement leur opposition au gouvernement d’Azali Assoumani qu’ils ne reconnaissent pas comme président des Comores. Faïssoili Abdou
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Les Anjouanais de France ont pris l’initiative de s’organiser afin de défendre efficacement les intérêts de l’île qui devrait normalement hériter de la présidence tournante en 2021. Ils ont ainsi lancé officiellement une organisation en charge de ce combat qui rejoint ainsi les initiatives déjà engagées dans la contestation politique du régime Azali.
Respect et intérêts de l’île
« Imposer le respect de l’île et défendre ses intérêts », tel est, selon l’ancien ministre Mohamed Chaher Ben Massonde, l’objectif du Front uni pour la défense d’Anjouan (FUDA), une nouvelle structure politiquelancée le dimanche 9 juin dernier à Montreuil, en région parisienne. Un mouvement qui rassemble des jeunes, des cadres et d’anciens responsables politiques issus des différentes région d’Anjouan comme l’ancien premier ministre Saïd Ali Mohamed ou encore l’ancien ministre de l’intérieur (sous Djohar) Saïd Ali Salim.
L’origine de cette initiative est « d’une part le constat de la division et l’éparpillement des forces vives anjouanaises. Ce qui permet à certains d’entretenir ce clivage pour mieux pêcher dans ces eaux troubles. D’autre part, c’est le constat fait qu’Anjouan et ses habitants se trouvent délaissés (hôpital de Bambao, port de Mutsamudu…) et insultés sans qu’aucune voix ne s’élève contre de tels faits. Il a fallu donc lancer un appel d’union et de réconciliation de tous les Anjouanais pour imposer le respect de l’île et défendre ses intérêts », détaille l’ancien ministre qui est aussi le premier responsable du FUDA. « Que l’on sache qu’il ne peut y avoir Unité du pays sans le respect des entités qui le composent et pas de développement du pays si ce développement ne profite pas à toutes les îles. Telle est notre conviction, et par le passé nous avons essayé de respecter cet équilibre », enchaîne-t-il.
Réconcilier les Anjouanais
Alors qu’ils participent déjà assidûment dans les manifestations qui sont organisées en France depuis deux mois pour réclamer « le rétablissement de l’ordre constitutionnel et l’organisation de nouvelles élections dans l’archipel », les initiateurs de cette nouvelle structure ont donc décidé d’attaquer le problème sous un nouvel angle. Ils travaillent prioritairement dans la réconciliation des différentes tendances politiques dans l’île afin de parler d’une même voix.« Chaque Anjouanais a donc sa place dans ce Front quelle que soit son appartenance politique, pourvu qu’il partage les objectifs cités », annonce Mohamed Chaher Ben Massonde.
Dans un communiqué publié le 9 juin dernier, le FUDA qui indique ne pas « reconnaitre Azali Assoumani comme Chef de l’Etat », s’est ainsi déclaré « solidaire avec les structures comoriennes déjà engagées contre la dictature pour rétablir l’État de droit et l’équité insulaire ».
Azali n’est pas leur président
Sur ce même sujet de la politique qui prévaut dans le pays, l’ancien ministre nous renvoie aux deux communiqués publiés par le mouvement le 5 mai et le 9 juin dernier. Dans ces documents apparaissent nettement la ligne directrice du FUDA à savoir la contestation du régime en place, la dénonciation des violences dans le pays mais aussi l’exigence du rétablissement de l’ordre institutionnel issu de l’Accord cadre de Fomboni du 17 février 2001. A travers le même document du 9 juin, le FUDA dénonce notamment le « climat malsain de divisions sociale et religieuse, de terreur, d’arrestations, d’emprisonnements illégaux, de tortures physiques et même d’assassinats sommaires » qui prévaut aux Comores. Ils ont ainsi lancé un appel à « la Communauté Internationale, en l’occurrence l’UA, la LEA et l’OIF, garants de l’Accord de Fomboni 2001, d’être plus vigilante et plus exigeante et dénoncer les manœuvres et ruses funestes du putschiste récidiviste colonel Azali ». Ils ont enfin exigé « la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et assimilés ».
Répondant aux critiques de certains internautes qui soutiennent que le FUDA serait une structure « pro-Sambi » ou encore le fait que « les Anjouanais font cavalier seul », le président provisoire du FUDA déclare : « Il faut regarder les choses de l’extérieur ou être de mauvaise foi pour porter de telles critiques contre ce Rassemblement ».
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