Sans surprise aucune, le parquet de Mutsamudu a confirmé la déclaration de la mouvance présidentielle sur l’éboulement de roches qui aurait pu coûter la vie au chef de l’État et à son convoi. Par TM
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Il fallait attendre carrément 24H de temps pour que le parquet de Mutsamudu s’exprime sur l’éboulement de roches survenu jeudi 6 mars sur la route menant à Sima, alors que le convoi présidentiel s’apprêtait à traverser. Vendredi, le procureur de Mutsamudu a invité la presse pour faire sa déclaration. Laquelle est restée l’on ne peut plus fidèle au communiqué de la mouvance présidentielle publié la veille, quelques heures seulement après les événements.
«Des individus malintentionnés, dépourvus de foi, ont fait exploser un rocher bordant la route, ayant causé un éboulement de rochers et empêché temporairement la circulation juste au passage du président de la république et son convoi», devait annoncer le parquet, précisant qu’il s’agit d’un «acte criminel». Le procureur fait savoir que depuis, la brigade de recherches de Mutsamudu était saisie pour diligenter une enquête afin d’identifier «les auteurs et complices».
Dans son communiqué bien taillé, la direction de campagne du candidat Azali estime qu’«un nouveau palier de violence a été atteint avec cet acte terroriste, lâche et criminel, mettant en péril la vie de plusieurs innocents», avant de poursuivre:«Aucun mécontentement, aucune frustration ne saurait justifier une quelconque violence qui menacerait les acquis de notre jeune démocratie.
En s’attaquant à nos institutions, c’est à la démocratie comorienne toute entière qu’on s’attaque.»
L’on aura noté que depuis que des actes similaires se produisent contre le régime en place, toujours est-il que les politiques réagissent en amont de l’enquête, déterminant la nature de l’acte et désignent les responsables. Conséquence notable, la justice s’arrange pour que sa version ne contredise pas celles de l’exécutif, quitte à dissimuler des vraies informations.
C’est ce qui est arrivé dans l’affaire de la tentative d’assassinat contre le vice-président Moustadroine, la nuit du samedi au dimanche 22 juillet 2018. Le véhicule a été atteint de seulement trois balles. Mais pour dramatiser l’affaire, les autorités politiques en ont cité dix-neuf. Au final, c’est cette version qui est officiellement retenue par les autorités judiciaires, sous peine de contredire, et donc de ridiculiser les politiques. Notre source judiciaire conclut que c’est à cause de ce travestissement de la vérité que la presse n’a jamais vu l’image du véhicule criblé, pourtant elle constitue une pièce à conviction.
Cette fois-ci, c’est la direction de campagne qui donne sa version avant les autorités.
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