Les 11 candidats de l’opposition ont tenu un point presse hier. Unanimes, ils préconisent le Tout sauf Azali, exigent du pouvoir des élections transparentes et la prise en compte de leur 12 recommandations pour la sécurisation des scrutins. Par Ali Mbaé
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Le collectif des candidats qui s’opposent farouchement à la candidature d’Azali Assoumani a convié la presse et ses militants au restaurant cœlacanthe pour remettre leurs exigences par rapport à la tenue des élections anticipées prochaines. Ils viennent de frapper un coup dur au président sortant. L’unanimité s’affichait dans leurs yeux. Le slogan est le même. ” Tout sauf Azali”. C’est un vrai bloc qui se forme.
Leur doyen et leader inconditionnel de l’opposition, Moistoifa Said Cheick assurait l’animation avec la même intensité qu’il avait quant il combattait contre les mercenaires à l’époque. Il lance le mot d’ordre :”le président sera l’un de vous” en s’adressant aux candidats présents dans ce point de presse. ” Nous exigeons des élections libres, transparentes et démocratiques» déclare ce malheureux candidat recalé par la cour suprême. Les candidats se sont déclarés un par un, Chacun s’adressant à la foule qui a envahi le restaurant.
Me Said Larifou est chargé de lire leur déclaration avant de commenter un peu leur combat :” le collectif exige des élections au dessus de tout soupçon, véritablement transparentes, crédibles et indépendantes, car les graves incidents qui ont entaché le référendum tenu en juillet 2018, les arrestations opportunistes des concurrents du candidat, les motifs d’ invalidation de celles-ci par la cour suprême qui les avaient retenues provisoirement “.
Ces adversaires craignent une élection gagnée d’avance.” Ses interventions révèlent une vraie volonté du pouvoir en place d’organiser un hold-up électoral” peut-on lire dans la dite déclaration.
Pour la sécurisation des élections, ce collectif reste ferme. Il propose les 12 points exigés par le candidat Azali Assoumani, Mohamed Daoudou et les autres anciens candidats opposant au régime d ‘Ikililou Dhoinine comme première condition. De plus, ils exigent le comptage manuel de tous les bureaux de vote sur le territoire national dans les structures qui existent (CENI, Cour suprême, Ministre en charge des élections, CEII ) et en présence des représentants des candidats.
Après cette lecture, il a déclaré que “ces élections anticipées méritent des mesures exceptionnelles. Donc, nous sommes prêts à tout pour le triomphe de la vérité des urnes”, a-t-il exigé avant d’appeler tous et toutes les comorien(ne)s à un rassemblement, samedi prochain à place Ajao à partir de 16h.
L’ancien gouverneur de Ngazidja Mouigni Baraka a défié le chef de l’État et appelé Azali à se montrer démocrate :” Tu ne ferras pas un retour à Beit-Salam. Et je te rappelles qu’en 2016, nous avions le pouvoir. Mais comme nous sommes démocrates, nous avions respecté le choix des Comoriens”. Il l’a prévenu d’éviter toute tentative de vol:” Nous prenons notre responsabilité. Prends les tiennes sinon les conséquences tomberont”, avant de refuser le système que veut mettre en place la CENI pour le comptage des bulletins :” Nous n’accepterons pas que les machines nouvellement arrivées soient utilisées”.
L’un des moments forts de cette rencontre était lorsque Soilihi Mohamed, ancien chef d’état-major et ami du président Azali a pris la parole. Il a tout explosé et séduit le public présent. D’emblée, il a posé une question au public :” Avez-vous peur ou pas? ” La réponse est donnée automatique. ” Non”. ” Alors je vous appelle à faire une révolution dans les urnes le 24 mars prochain” a-t-il plaidé avant d’afficher un visage combatif :” Je n’ai jamais cherché un conflit à personne. Mais lorsqu’on me cherche, on me trouve. Je ne recule jamais. Je ne fuis pas”, a-t-il insisté. Par ailleurs, Il a rappelé la fuite d’Azali pour se réfugier à l’ambassade de France lors du coup d’État contre Djohar, alors que lui a résisté avec ses soldats. Pour terminer sa déclaration, il a conseillé au gouvernement et leur “chef” de se conformer au choix du peuple: ” Ta paix est d’accepter ce que les comoriens veulent. Ils ne veulent pas te voir au volant de ce pays. Que les bla-bla s’arrêtent ” a-t-il déclaré.
Quant au gouverneur de l’île de la grande comores, il a indiqué ce qui leur tient à cœur et qui a fait qu’aujourd’hui ils se sont réunis :” C’est la paix et la stabilité de notre cher pays qui nous unissent. Il faut se débarrasser de ce pouvoir. Personne ne l’a forcé à organiser ces élections. Il met la terreur partout mais nous n’allons pas céder à ces manœuvres et je vous appelle à nous suivre”.
A signaler que seuls les candidats Djaffar Elmacelie et Azali Assoumani ne font pas partie de ce collectif.
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