Quatre membres de la Convention du Renouveau des Comores auraient comploté pour désigner les membres du cabinet du nouveau gestionnaire de l’Université des Comores Abdullah Ben Said, dans le but de gagner des voix aux élections présidentielle en faveur d’Azali Assoumani. Le contexte leur est favorable. Faisant partie du syndicat des enseignants supérieurs, Hassan Youssouf est devenu la première cible, parce que soupçonné d’être partisan d’Achmet Said Ahmed. Toutefois, si des raisons politiques prennent le devant, viennent s’ajouter des conflits personnels à cause des 39 contrats signés par Nassurdine et bloqués par les membres du Comité. Par Hayatte Abdou
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L’Université des Comores est-elle devenue la chasse gardée d’un parti politique? C’est ce qu’affirment sans sourciller certains membres et responsables de l’institution. Le 13 février 2019, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani a nommé un gestionnaire de l’Université des Comores. Ce dernier n’est autre que l’ancien président du Comité Intérimaire de Gestion , Abdullah Ben Said. Un gestionnaire qui aurait été choisi par des membres de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC). C’est ce qu’ont confié et Muigni Hamza, secrétaire général-adjoint de l’Université et Abdillah Said Amana de l’Institut Universitaire des Technologies.
Entre la nomination du gestionnaire Abdullah Ben Said, un conflit politique a vite pris place à propos des affectations des personnes qui devront constituer son cabinet. Quatre hommes murmurent aux oreilles de Beit Salam, particulièrement au Secrétaire général du Gouvernent. Il s’agit de Muigni Hamza, Hamza Abdou Azali, Directeur de l’INRAPE, Abdillah Said Amana et Ali Mohamed, Directeur de l’enseignement supérieur. «Nous sommes des politiques avant tout. On nous a appelés pour nous demander qui nous voyons pour occuper le poste de gestionnaire de l’udc» déclarent et Muigni Hamza et Abdillah Said Amana.
Ces hommes auraient donc recommandé Abdullah Ben Said. Cependant, s’ils se sont mis d’accord pour le dirigeant, il était hors de question que les membres du comité intérimaire de gestion fasse partie du cabinet. Ce rejet est motivé, selon deux entre eux, par «l’échec du comité intérimaire à ses missions». «Nous ne voulons pas voir encore des membres du comité, car chacun voulait à tout prix diriger. J’ai mené un combat auprès du secrétaire général du gouvernent pour que le comité change. Nous voulions que ce soit Abdullah mais sans les autres membres» confie Muigni Hamza. Quant à Abdillah Said Amana souligne que «c’est une histoire politique. C’est la CRC d’abord!».
Néanmoins, une source de l’administration universitaire indique que ce conflit est né de la décision d’Abdullah de vouloir nommer Hassan Youssouf comme directeur de cabinet. Une histoire confirmée par Abdillah. Pour lui, Hassan ne pouvait pas être directeur de cabinet du nouveau gestionnaire car c’est un membre du syndicat. «Le comité a fini son mandat. Hassan ne devrait pas être le chef du cabinet. Il fallait une personne qui jouera pour les intérêts de l’institution mais pas du syndicat des enseignants supérieurs».
Notre source raconte que si le cabinet a mis deux jours avant d’être officialisé, en réalité «il était déjà choisi par d’autres qu’Abdullah. Nous sommes dans un contexte électoral. Il fallait à tout prix que ce cabinet soit stratégique. Le partager entre les îles et espérer gagner des électeurs. Alors, lorsqu’ Abdullah voulait décider, il ne fallait pas le laisser faire. Pourtant, il a eu le soutien et du Président et du Ministre de l’éducation Nationale. Mais ce sont les membres de la CRC qui la joue «yinou yatu»».
Un épée Damoclès
Si certains évoquent des raisons politiques pour écarter l’ancien secrétaire général du syndicat des enseignants supérieurs du Cabinet d’Abdullah, d’autres parlent de conflits personnels. Pour cause, les 39 contrats que l’ancien secrétaire général de l’Udc Nassurdine Ali Mhoumadi aurait signé. Dont 15 de grade supérieur et 24 techniciens de surface et jardiniers. Dès sa prise de fonction, le comité intérimaire de gestion, avait résilié tous les contrats signés par Nassur, pour les «relancer dans les normes avec des appels à candidature. L’université était en crise. Même si elle avait besoin d’embaucher, mais pas de cette manière là. Nous sommes dans une institution avec des règles. Le minimum est de faire des appels à candidature, donner la chance à tous. Mais c’était devenu n’importe quoi, chacun voulait à tout prix placer son ami ou sa copine». L’idée de réétudier ces contrats serait venue de Hassan Youssouf qui aurait eu la bénédiction d’Abdullah Ben Said.
L’ancien secrétaire général du Sneuc est devenu une épine aux pieds des membres du parti politique, qui veulent l’enlever. Car il le «soupçonne d’être un partisan d’Achmet Said Ahmed mais pas d’Azali».
Doit-on à chaque fois troquer ses convictions politiques pour un poste? Sommes-nous obligés parce qu’on occupe un poste administratif de soutenir le régime en place? «Eh bien, madame, Une nation une vision. Qui pense autrement perd son poste, si ce n’est pas sa liberté».
Et dire que ça se passe dans le temple du savoir!
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