Rassurée par «la conclusion du procureur» quant à l’origine du décès du jeune de Bouéni, la ville de Vouvouni a organisé une conférence de place pour se disculper, par un «hitma» et partager les résultats de la commission de la paix. Par Ali Mbaé
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En attendant le verdict final de l’affaire Vouvouni-Boeni-Kachiche, la ville de Vouvouni à travers sa commission chargée d’instaurer la paix a convié la presse et des «charifs» pour d’abord se remettre à Allah et nier toute implication dans la mort du jeune de Boeni, ensuite, rendre compte de l’évolution du dossier et livrer les résultats de la mission qui leur était confiée.
Par rapport à l’enquête menée par le procureur de la république, Mohamed Abdou «aucun élément ne prouve que Kaldance, le jeune décédé «a été assassiné», même si «aucune piste n’est écartée» pour le moment ».
Pour les avocats des personnes qui étaient arrêtées, leurs clients sont accusé seulement de «désordre à l’ordre publique, rébellion. La thèse d’assassinat n’est plus en question» explique Me Saïd Issa.
Quant à son confrère, il a expliqué de long en large «les bavures» causées par les gendarmes dans la ville et a demandé des réparations. «Des gens sont arrêtés à la mosquée. Des télévisions sont cassées, des abus sont commis dans beaucoup de maisons. Et même ceux qui voulaient que la paix règne sont arrêtées par les forces de l’ordre. Nous avons déjà saisi la justice sur ce pour que la lumière soit faite et les auteurs de ces bavures puissent répondre de leurs actes » a t-il déclaré .
D’emblée, le commissaire à la production de la grande Comores, Ahamada Ivessi, également membre du la commission a retracé le bilan de leurs travaux. « On nous avait assigné 6 engagements. Bloquer les jeunes pour ne pas riposter face à l’acte subi par leur frère innocent dans son champs, expliquer aux autorités et toute la population tout ce qui s’est réellement passé, demander au procureur de livrer la conclusion finale; c’est-à-dire, se prononcer s’il s’agit d’un assassinat ou d’un accident, et organiser ce hitma » a-t-il expliqué.
Pour instaurer une paix durable, des mesures seront prises bientôt. Vouvouni compte créer en commun accord avec les autorités sa police. «Nous allons créer de nouveau une police municipale. Il faut que chaque maison paie les 150 kmf du camion en charge des déchets pour pouvoir les payer» a-t-il annoncé.
Pour rappel, comme on peut le lire dans Masiwa N°203 du lundi 18 février, «un violent conflit qui oppose les localités limitrophes Vouvouni et Boeni, à quelques encablures au Sud de la capitale. À la base, Boeni qui déplore un mort n’y était pour rien. L’étincelle est l’assistance à une personne en danger par des jeunes de cette localité où réside le chef d’état-major de l’armée. En effet, un litige foncier oppose Vouvouni et un commerçant qui a pignon sur rue du nom de Kachiche qui a bâti un mini empire entre Vouvouni et Ndruani. Fin de la semaine dernière, un chauffeur de camion de ce commerçant a été pris à partie par des individus de Vouvouni. Il a abandonné le porte-conteneurs et trouvé refuge à Boeni.
Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à s’interposer. La situation a été sous contrôle. Et ce jusqu’à jeudi 15 que les forces publiques ont levé le camp. Le lendemain matin un jeune de 35 ans, originaire de Boeni Bambao, est retrouvé le corps inanimé gisant au pied de la maison familiale.»
«Dans la journée, un homme d’une soixantaine d’années, originaire de Vouvouni a été violemment battu alors qu’il se trouvait dans son champ. Il est grièvement blessé au niveau de la mâchoire selon toujours notre interlocuteur.»
Une situation tendue qui a vu l’intervention de la notabilité, prônant des sanctions contre Vouvouni.
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