Younes Zerdouk, limogé
Le Comité Exécutif de la Fédération de Football des Comores a décidé, jeudi 21 septembre, de ne pas renouveler le contrat du sélectionneur des Coelacanthes, Younes Zerdouk.
Par MiB
Ce contrat arrivait à terme et l’équipe nationale n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui aura lieu en Côte d’Ivoire en janvier et février 2024.
Younes Zerdouk est dans le staff de l’équipe des Comores depuis 2016. En 2017, il est devenu l’adjoint du sélectionneur Amir Abdou. Il a donc grandement contribué à l’exploit de la qualification et au parcours des Coelacanthes à la dernière CAN au Cameroun. C’est tout naturellement qu’il a pris la suite d’Amir Abdou en devenant lui-même sélectionneur depuis février 2022.
Cela fait donc près d’un an et demi qu’il est à la tête de la sélection des Comores. Le bilan est certes maigre (cinq défaites, 3 victoires et un nul). Mais, il faut se rappeler qu’avant de connaître le succès l’ancien sélectionneur, Amir Abdou, a connu des ratés et était lynché dans les réseaux sociaux. Peu de gens croyaient en lui, et pourtant, il a structuré son équipe pour l’orienter vers la victoire.
La FFC ne souhaite pas laisser le temps à Younes Zerdouk pour construire une équipe capable de se mesurer aux grandes nations du football africain. Elle suit ainsi l’impatience de certains supporters. C’est son droit et elle a sûrement un meilleur plan. Mais, chacun devrait tenir compte de plusieurs facteurs qui expliquent que les résultats n’ont pas été au rendez-vous et que l’équipe n’a pas pu se qualifier pour la CAN. En premier lieu, il faut se souvenir qu’il y avait une transition à faire après le départ d’Amir Abdou, après une CAN plus qu’honorable, dont on oublie souvent que Younes Zerdouk a participé à la réussite. Au sein de l’équipe, il fallait également réussir une transition entre ceux qui partaient et ceux qui arrivaient. Enfin, il faut s’avouer que l’équipe nationale n’a jamais vraiment obtenu du pouvoir politique les moyens financiers pour fonctionner correctement et surtout encourager les jeunes footballeurs, particulièrement ceux qui jouent à l’extérieur à miser sur les Coelacanthes. Les conditions imposées aux joueurs et au staff ont découragé plus d’un, mais nullement le sélectionneur.
Une fois la décision de ne pas reconduire le sélectionneur prise, il fallait aussi tenir compte de l’abnégation et des efforts qu’il a faits pendant un an et demi, et procéder à son limogeage avec respect. Et vraisemblablement, ce ne fut pas le cas. Encore une fois, la FFC a manqué de tact. Il aurait été judicieux de le convoquer pour parler de la fin de son contrat et en même temps lui payer ses arriérés de salaires. Or, on se retrouve avec un sélectionneur qui apprend par un tiers qui lui-même l’a appris dans les réseaux sociaux que son contrat ne sera pas renouvelé. Et en plus, il comprend qu’il va devoir se battre pour que la Fédération lui paye ses six mois de salaires en retard. Avec de tels agissements, qu’on peut observer dans d’autres domaines au pays, il ne faut pas espérer attirer les meilleurs des candidats pour intégrer l’équipe.