Ali Mze, le fondateur et Directeur du Groupe scolaire Fundi Abdoulhamid (GSFA) est décédé à Paris ce 9 février 2022. L’information a rapidement fait le tour des réseaux sociaux provoquant une nuée de messages de condoléances et de prières pour son âme. Jamais un homme n’avait autant fait l’unanimité dans la tristesse et dans les éloges aux Comores.
Par Mahmoud Ibrahime
Depuis 2020, l’emblématique Directeur du GSFA s’était retiré de l’administration directe de l’école pour essayer de lutter efficacement contre la maladie. D’abord soigné à la Réunion, il a été transporté, il y a peu de temps à Paris. Cela n’a pas suffi.
Même si les nouvelles n’étaient pas bonnes depuis un certain temps, chacun espérait encore un retour du « Directeur » à son poste. La nouvelle de son décès a donc surpris un peu tout le monde et provoqué un certain émoi au cœur de chacun, tant l’homme était très apprécié dans de nombreux milieux, par les anciens élèves. Et même par des gens qui ne l’ont jamais vu et qui ne le connaissent que par la réputation de son école qui depuis de nombreuses années rafle les premières places et les mentions au Brevet des collèges et au Bac.
Ali Mz était un homme bon. Depuis jeudi, les élèves qui ont fréquenté son établissement, mais aussi ceux qui l’ont approché ne cessent de louer son sens de la justice, son amabilité, sa discrétion, sa modestie et le pédagogue qu’il fut.
Le « Directeur » avait fait des études d’histoire, il s’intéressait particulièrement à l’esclavage auquel il consacra un article intéressant dans la revue Ya Mkobe. Parmi les nombreux spécialistes qu’il aimait faire intervenir auprès de ses élèves, il y avait donc les historiens. Il s’agissait pour lui de renforcer la conscience politique et l’idée de l’unité de la nation, alors que son établissement jouait déjà le rôle du creuset, à l’instar du lycée Saïd Mohamed Cheikh sous la colonisation.
Ali Mze était aussi un patriote. Militant de l’ASEC, il avait suivi le mot d’ordre du retour. Il intégra naturellement le Front démocratique dès sa naissance. Il connut la lutte contre la dictature d’Ahmed Abdallah et des mercenaires français. Il fit un séjour à la prison du camp militaire de Voidjou après les événements de 1985. C’est à sa sortie de prison qu’il fonda le GSFA auquel il consacra le plus clair de son temps, et réussit à en faire l’école de référence aux Comores, une école dont tous les parents et les anciens élèves sont fiers.
Le 13 février 2023, les Comoriens de France procéderont à la prière mortuaire à la mosquée de La Courneuve avant que le corps ne prenne le chemin pour un enterrement dans sa ville de naissance, Moroni, le 15 février.
Il est certain que de nombreux Comoriens, et particulièrement le cortège des anciens élèves et du personnel du GSFA, accompagneront le « Directeur » jusqu’à sa dernière demeure. Mngu na mrehemu ya mlaze pvema.