Anjouan n’a plus d’hôpital digne de ce nom. À l’image de l’hôpital de Hombo (Mutsamudu) qui tombe en ruines et dont les infrastructures sanitaires restent très insuffisants. Le gouvernement détourne le regard ailleurs.
Par Naenmati Ibrahim
L’hôpital de Hombo est le plus ancien de l’île d’Anjouan. Il a toujours joué le rôle de centre hospitalier d’accueil avec les quelques équipements qu’il disposait pour qu’au moins certains cas puissent être suivis. La radiographie, le scanner et les opérations chirurgicales (césariennes), Hombo donnait un peu d’espoir aux malades et aux familles anjouanaises. Malgré ses handicaps, et notamment l’absence de certaines infrastructures, l’hôpital a toujours su se distinguer à l’échelle de l’île et limiter les traversées périlleuses et clandestines vers l’île administrée par la France, Mayotte. En effet, lorsqu’un cas de maladie devient compliqué, c’est sur Mayotte que les Anjouanais se tournent, à travers les « kwasa sanitaires ».
L’hôpital de Hombo est délaissé par l’État
Il est depuis toujours l’hôpital de référence de l’île d’Anjouan. Même après la construction de l’hôpital de Bambao Mtsanga qui est aussi un hôpital de référence dans l’île, l’hôpital de Hombo reste irremplaçable, parce que les habitants préfèrent s’y rendre. Les cas les plus graves qui dépassent les hôpitaux de districts sont envoyés à l’hôpital de Hombo. Et même maintenant qu’il n’est plus le seul Hôpital de référence d’Anjouan, il reste le plus fréquenté à Anjouan. Beaucoup de gens viennent chercher de meilleurs soins parce qu’il a toujours considéré comme mieux équipé et plus accueillant. Toutefois, on remarque, ces dernières années, que l’hôpital de Hombo est laissé pour compte pas le gouvernement de l’Union des Comores parce qu’il n’est pas entretenu par l’État.
L’hôpital de Bambao Mtsanga, qui était l’espoir des Anjouanais en matière de référence sanitaire, se retrouve dans les mêmes conditions. Il est aussi délaissé par l’État et même les infrastructures modernes qui s’y trouvaient commencent à se détériorer. Pourtant c’est un nouvel hôpital, qui avait tous les potentiels nécessaires pour subvenir aux besoins sanitaires de l’île. Malheureusement, les responsables de l’hôpital et le gouvernement ne se démènent pas pour le rendre viable.
Des bâtiments qui tombent en ruines
Pour éviter des accidents, les responsables du Centre hospitalier de Hombo ont décidé de démolir les bâtiments dont les plafonds étaient en mauvais état par peur ou par risque que sa tombe sur la tête de quelqu’un. Mais, cela va faire presque cinq mois que ces bâtiments ont été détruits et jusqu’alors ils ne sont pas reconstruits.
Les bâtiments dont on parle ici sont dans un sale état avant leur destruction et maintenant la situation est à déplorer parce que l’hôpital n’est plus présentable. Maintenant, les Anjouanais préfèrent rester chez eux, dans les hôpitaux de leurs régions qu’ils trouvent plus adaptés pour se faire soigner parce que l’hôpital de Hombo n’est plus ce qu’il était avant. Une radio qui ne fonctionne plus, des plafonds qui tombent, des murs sales … tant de raison qui font que les patients évitent l’hôpital du chef-lieu d’Anjouan.
Après l’affaire de la radiologie qui est tombée en panne, ce qui avait suscité des tensions entre le directeur de l’hôpital et le ministère de la Santé, maintenant ce sont les bâtiments qui tombent sous le silence de l’État. Une situation qui choque les travailleurs de l’hôpital et les usagers.
En quelques mois des échéances électorales, on pourrait se demander quelles seront les propagandes de nos responsables étatiques pour nous convaincre de voter pour eux et nous faire réélire en sachant que même les hôpitaux ne sont pas pris en considération. N’en parlons pas des conditions de vie du quotidien qui sont devenues compliquées, ce qui entraîne un désagrément vis-à-vis de la population.