Le 5 février 2023, depuis Paris, les membres de l’opposition de la diaspora, en concertation avec les chefs de partis politiques de l’opposition aux Comores, à l’unanimité, se mettent d’accord pour désigner Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, ancien Vice-président de l’Union des Comores, en tant que chef de l’opposition.
Par Abdourahim Bacari
Mohamed Ali Soilihi, rappelons-le, est le candidat battu de façon ombrageuse par Azali Assoumani lors des élections présidentielles de 2016.
Le 17 février 2023, le chef officiel de l’opposition publie un communiqué dans lequel on peut souligner quatre éléments essentiels. D’abord, il décrit la situation politique qui prévaut aux Comores, une situation chaotique qui bloque tout développement du pays. Selon lui, ce sont les principes de la démocratie et d’un État de Droit qui sont piétinés par le régime politique actuel. Mohamed Ali Soilihi affiche une volonté de lutter pour le retour de la paix perdue dans le pays depuis le retour d’Assoumani Azali au pouvoir.
Mohamed Ali Soilihi annonce ensuite son acceptation de diriger l’opposition pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. Il se montre plus déterminé, pour ne pas décevoir celles et ceux qui l’ont choisi pour assumer cette lourde responsabilité. Il constate que « les organisations de la Société Civile et personnalités, toutes tendances confondues » qui s’opposent à la politique autoritaire d’Assoumani Azali sont derrière lui.
De plus, le nouveau chef de l’opposition rejette toute médiation et tout dialogue que voudrait Azali Assoumani sans la présence des représentants internationaux pour la paix. On constate la méfiance affichée face au locataire de Beit-Salam. Mohamed Ali Soilihi prend à contre-pied la politique d’Azali Assoumani, qui dénigre et rejette les Comoriens vivant en France, pourtant, premiers bailleurs de fonds pour la vie et le développent économique, culturel et sportif de l’Union des Comores. Mohamed Ali Soilihi veut qu’en cette période sombre, la diaspora comorienne soit intégrée dans toute démarche pour la paix. Le chef de l’opposition veut que la diaspora ait son mot à dire dans toutes les décisions qui seront prises pour le développement socioéconomique, culturel et politique de notre pays.
Enfin, le chef de l’opposition demande le soutien de tous les partenaires « au développement des Comores à contribuer à la pacification » du pays, en apportant chacun son soutien au seul intérêt général. On constate que le chef de l’opposition veut que les Comores sortent de cette crise par la voie de dialogue. En aucun moment, il ne demande de sortir Azali Assoumani du pouvoir par la force.
Ce choix de placer Mohamed Ali Soilihi à la tête de l’opposition est mal accueilli par la jeune génération qui considère que ce dernier a toujours occupé un haut poste. Et en effet, il a été plusieurs fois ministre de l’Économie et des Finances, sans jamais parvenir à proposer des solutions pérennes pour une santé économique et financière stable des Comores. Mais, on constate également que cette jeune génération parle de politique sans jamais vouloir la faire et reste en marge des partis politiques.
, aucun homme nouveau ne s’est imposé pour rassembler toutes les tendances politiques et la société Civile autour lui. Pourtant, la crise qui frappe notre pays date de 5 à 6 ans.
Le choix de Mohamed Ali Soilihi à la tête de l’opposition a été plutôt bien accueilli par les autres leaders, sans doute parce qu’il affirme vouloir mener un combat pour une période bien déterminée, le temps de remettre la situation en place pour passer aux élections présidentielles à Anjouan. Chacun semble persuadé que l’expérience de l’ancien Vice-Président, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, peut donner une nouvelle dimension à la lutte pour le rétablissement de la démocratie aux Comores.