Azali Assoumani est souvent décrit par ceux qui le fréquentent ou l’ont fréquenté comme un homme rancunier et qui cherche à tout prix, et quand il le peut, à se venger.
Par Mib
Vrai ou faux, ces derniers temps, il donne l’impression qu’il n’attendra pas le deuxième tour ou la fin de la campagne pour commencer à sévir contre ses proches qui ont contesté ses décisions, notamment pour le choix des candidats.
Il a commencé avec son fidèle compagnon, Said Ali Chayhane, ancien ministre des Finances, qui avait été nommé Directeur de ComoresTelecom, après son éviction du gouvernement. Celui-ci avait osé maintenir sa candidature au gouvernorat de la Grande-Comore, alors qu’Azali avait désigné un autre candidat. Une manœuvre du candidat-président a permis à un homme d’obtenir le dossier déposé par Saïd Ali Chayane à la CENI (dont le président est un militant de la CRC, fidèle du chef de l’État : Saïd Idrissa) et de dénoncer le fait que ce dernier n’avait pas déclaré tous ses biens. Il est le seul candidat dont la déclaration de richesses a été contrôlée avant l’élection. La Cour Suprême a donc éliminé, d’une manière curieuse, sa candidature. Cela ne l’a pas empêché de continuer à dénoncer le fait que la décision de la Cour Suprême était la conséquence d’appels téléphoniques venant de plus haut. Suivez son regard. La deuxième phase a consisté à le virer, sans aucune formalité, notamment sans le convoquer pour l’entendre, du parti présidentiel par une décision signée par Nour el Fath Azali. Said Ali Chayhane a donc été viré de la CRC, parti dont il est membre fondateur par la jeune garde.
Mais, Azali Assoumani ne s’est pas arrêté là, il a aussi procédé à son licenciement de la société ComoresTélécom et celui de l’un de ses soutiens Oumara Mgomri qui était un des conseillers à Beit-Salam. La vengeance d’Azali Assoumani ne semble pas encore été assouvie, car il a lancé un audit de la société uniquement pendant la direction de Said Ali Chayhane. Ce dernier est ainsi prévenu qu’il pourrait se retrouver en prison ou avec ses biens confisqués après les élections, si toutefois son ancien mentor réussit à se maintenir au pouvoir. Qui pourrait le défendre quand on sait que la grande partie de la fortune de cet homme est constituée de biens mal acquis pendant le régime d’Azali ?
À Mwali, c’est l’ancien Vice-Président d’Azali en 2016, Abdallah Saïd Sarouma qui s’est maintenu, malgré le choix du chef. Il a d’abord été exclu du parti, puis exclu, là aussi sans formalité de l’Assemblée nationale. Pour cela, le bureau de l’Assemblée nationale, entièrement composé de membres du parti présidentiel ou de proches du chef de l’État, ne s’est pas embarrassé de loi ou de règlements.
La loi dit qu’un député qui démissionne de son parti doit quitter l’Assemblée ? Le Bureau a décidé qu’on pouvait appliquer la même règle pour celui qui est exclu de son parti et le député Abdallah Saïd Sarouma a été viré de l’Assemblée nationale.
En dictature, les lois sont un décor, ceux qui ont le pouvoir militaire font ce qu’ils veulent. Certains partisans d’Azali Assoumani qui avaient longtemps bénéficié de cette règle fondamentale de la dictature ont commencé à la subir. Il est à parier qu’aucun d’eux ne portera plainte devant un juge, sachant d’avance comment cela aboutira.