Les Comoriens étaient occupés depuis presque un an par les élections présidentielles et des gouverneurs programmés par le colonel Assoumani Azali. Ces élections ont créé plusieurs divisions au sein de l’opposition.
Par Abdourahamane AHMED.
J’étais étonné de constater que pratiquement tous les militants qui s’opposent à la dictature d’Assoumani Azali à partir de Mayotte ont mené une campagne active pour ramener les partis et certains leaders politiques de l’opposition à se présenter à la mascarade électorale organisée par le président putschiste. À l’exemple du secrétaire adjoint du parti JUWA, fer de lance de ceux qui ont amené ce grand parti à présenter un candidat officiel aux présidentielles.
Les principaux éléments présents dans les réseaux sociaux et basés dans l’île sous administration française ont mené une campagne active, pour ne pas dire un acharnement, contre des leaders politiques comoriens qui ne voulaient pas se présenter à ces élections. Parmi eux, un professeur intervenait souvent sur Facebook ou dans les différents groupes WhatsApp pour convaincre les indécis, et un homme d’affaires spécialiste des directs.
Un autre enseignant a même créé un groupe WhatsApp spécial pour préparer un congrès en urgence du Front Démocratique afin de ramener ce parti de résistance vers ces élections dont les résultats étaient connus d’avance. Le bureau national s’y est opposé vigoureusement. Avec le soutien implicite de Mohamed Ismaïla, conseiller d’Azali Assoumani, ils ont quand même organisé le fameux « congrès de la Fédération de Ngazidja » afin de se préparer aux « élections législatives » de 2025, à défaut de pouvoir participer à la mascarade présidentielle.
Les services français à Mayotte cherchent traditionnellement à influencer les Comoriens originaires des autres îles qui se trouvent à Mayotte. Un compatriote m’a révélé qu’à la période du séparatisme à Anjouan, il collaborait avec les services de Renseignements dans cette île. Selon lui, le préfet de Mayotte, Philippe BOISADAM (préfet de 1996 à 1998) se rendait même à son domicile pour obtenir, non seulement des informations, mais aussi savoir quelles actions mener à Anjouan par des intermédiaires. Il percevait des fonds et cela a également facilité son acquisition de la nationalité française. Le préfet actuel a beaucoup de problèmes à régler et il n’a pas le temps de s’occuper de ce qui se passe dans les autres îles, normalement domaine de l’ambassadeur de France.
Pourtant, dans une île gérée comme une colonie, les moyens de pression ne manquent pas : régularisation administrative, renouvellement du titre de séjour pour ceux qui n’en ont pas ou qui sont déclarés réfugiés, acquisition de la nationalité française… Tout cela peut inciter un compatriote originaire de Mohéli à insulter régulièrement ses compatriotes dans les médias par exemple. Il y a des facilités aussi pour les hommes d’affaires par les achats ou les attributions de marchés. Pour les fonctionnaires affectés, il peut y avoir des promesses de promotions.
Les autorités françaises ont besoin de laisser une dictature sanguinaire et corrompue dans les trois autres îles afin d’alimenter la xénophobie et la haine avec nos frères et sœurs maorais. Mais, c’est à partir de Mayotte qu’ils utilisent les originaires des autres îles afin de cautionner des mascarades électorales organisées par le dictateur Azali Assoumani qui reste fidèle à tout ce que Macron lui demande de faire.
Ils peuvent maintenant passer à Wuambushu 2. Les jeunes considérés comme « bandits » à Mayotte pourront être renvoyés en masse dans les autres îles. Cela permettra de détruire complètement l’ensemble des Comores qui seront plongées dans les assassinats, déjà fréquents.
Au même moment, le dictateur comorien pourrait accorder les droits aux forages de notre pétrole ou de notre gaz à Total (société française des hydrocarbures) d’ici 2030.