Du 14 juillet au 20 août, j’ai encore fait la rencontre de mon pays, lors des vacances estivales. Comme l’année dernière.
Par NOURDINE MBAE.
Naturellement content de retrouver les proches et les intimes, je suis cependant attristé et souvent choqué par l’état si dégradé de notre pays. Je n’ai pas vu l’Émergence ni le Renouveau tant martelés, propagés et assénés à cette population trahie et qui se trahit elle-même, disons-le de prime abord. Je n’ai pas saisi, ni goûté, ni touché la fatuité sémantique érigée en slogan politicien, si ce n’est qu’à l’envers et à travers un réseau électrique public remplacé par des lampadaires solaires auxquels des initiatives villageoises ont dû combler le vide criant de la SONELEC, à l’image de Helendje dans le Mbude, village visité le jeudi 31 juillet.
À Mbeni, où j’ai passé la majorité du temps de mes vacances cet été, pour recharger son téléphone portable, il fallait, à défaut d’un panneau solaire chez soi, quémander de l’énergie en recharge auprès des agents de la Meck ou à l’office postal de la ville. C’est une situation de misère permanente à laquelle j’enviais les résidents de Moroni où l’on me disait obtenir un peu plus d’électricité publique par rapport à Mbeni.
Cependant, je savais aussi que l’eau était un privilège dans mon coin éloigné au regard des habitants de la capitale.
Deux éléments particuliers m’ont profondément choqué, au-delà des prisonniers politiques que j’ai eu l’honneur amer de rendre visite, à savoir le Dr Achmet Saïd Mohamed et Fatima Mze Saïd.
Dans un processus de dédouanement d’un véhicule, j’ai vécu les entraves et le mépris que subissent les usagers. J’ai vu une dame dans l’exercice de ses fonctions jeter des documents qu’un usager lui a donnés auparavant pour signature. Ce mépris-là fut un choc pour moi, tant je n’ai pas compris pourquoi une telle condescendance à l’égard des usagers.
Le second choc porte sur le réseau routier dégradé et à l’abandon sur le tronçon de Bahani via le Washili jusqu’à Hamahame. J’ai dû mal à concevoir que des autorités publiques traversent cette route sans s’interroger sur leur rôle au service du public. J’ai encore du mal à concevoir que la population de ces régions reçoit de telles autorités avec affinité et complaisance à l’image de Mnungu dont l’affront public est cette banderole qui souille la région par ce mensonge : « Azali, we mbaba mlezi ».