La rentrée scolaire a eu lieu sur l’ensemble du territoire. Tous les établissements privés et publics ont respecté scrupuleusement le calendrier fixé par le ministère de l’éducation. Pour autant, pour le public, les cours, malgré la présence assidue des enseignants et des élèves, n’ont toujours pas commencé. Le boycott des bulletins continue, le reliquat de mai 2017 n’étant pas soldé à ce jour.
Les apparences sont sauves. La rentrée scolaire 2018-2019 a eu lieu comme prévu par le ministère de l’éducation nationale. Le calendrier est bien respecté sur l’ensemble du territoire national, tant dans les établissements privés que publics.
S’il est vrai qu’enseignants et élèves du privé ont commencé les cours, le contraste est saisissant côté public. Le reliquat de mai 2017 continue de polluer le fonctionnement des établissements publics. Les enseignants boycottent toujours le remplissage des bulletins de notes. Créant ainsi un blocage, les conseils de classe ne pouvant se dérouler pour statuer sur le cas de chaque élève et décider des résultats de l’année scolaire. Un bras de fer qui perdure entre l’intersyndical des enseignants et le gouvernement, depuis le premier trimestre de l’année scolaire précédente.
Du coup, en effet, tous les établissements publics ont ouvert les portes et accueillis professeurs et élèves. Mais cette rentrée, pour le moment n’est que de façade. Car malgré l’assiduité des enseignants et des élèves, les cours n’ont toujours pas commencé. Parce que les résultats de l’année précédente n’étant pas entérinée, rien ne peut être organisé, ne sachant quoi faire des effectifs, quelle répartition, ni qui passe en classe supérieure, ni qui doit redoubler.
Une situation confuse qui a le don d’irriter, d’inquiéter, voire décourager surtout les élèves et certains parents, laissant des chefs d’établissement impuissants et dans l’expectative. Le directeur Youssouf Mlinde du collège de Mboueni annonce une lueur d’espoir. « Hier, 30 Septembre 2018, on a reçu un message demandant la validation de l’année scolaire précédente (2017-2018) soit mise en cours, afin de faciliter les tâches et procéder au début des cours ». Un message qui résonne comme une délivrance, bien que la tâche soit ardue « Même si un tel travail est beaucoup plus difficile, vu que moi en tant que directeur du collège de Mboueni, ainsi que tous les directeurs des différents établissements, sommes mis dans l’obligation de devoir monter deux chevaux à la fois : valider une année tout en lançant la marche d’une autre ». « Personnellement, j’ai 2622 bulletins de notes à signer tout en étant dans l’obligation de faire les préparatifs de la rentrée scolaire 2018-2019 ».
Les enseignants ne demandent pas plus que l’apurement du reliquat, tout de même de mai 2017, pour reprendre les cours. Comme l’affirme Omar Karihila, professeur d’Arabe au collège de Mboueni : « en acceptant de faire la rentrée le 17 Septembre, on voulait juste montrer que nous ne sommes pas en grève et aussi car le ministre de l’éducation a fixé un calendrier. Mais en ce qui nous concerne, on n’est pas aussi satisfait de venir au travail, en sachant que nos droits ne sont pas respectés et qu’à l’école il n’y a pratiquement rien à faire ».
Une telle atmosphère en début d’année laisse un goût amer au Youssouf Mlinde : « une situation pareille est ce qui fait que les établissements publics se vident au bénéfice des écoles privées. Le fait que les cours n’ont toujours pas commencé jusqu’à maintenant découragent les élèves et leurs parents et les pousse vers les différents établissements privés où ils auront une année scolaire pleine ».
Par :Ouswat Bacar