Le premier tour des élections anticipées aura lieu au mois de mars prochain, tandis que le second est fixé au 24 avril au plus tard. C’est ce qu’a annoncé le chef de l’Etat aux grands élus de la nation et à l’administrateur de l’île d’Anjouan, ce 20 décembre. Le décret portant convocation du collège électoral devrait être signé la semaine prochaine.
Aux urnes ! Le chef de l’Etat vient de lever une partie du mystère sur la date des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles. En effet, jusqu’ici l’on savait que le rendez-vous a été fixé au « premier trimestre 2019 » sans plus de précision. Désormais, le mystère est partiellement levé puisque, au cours d’une rencontre jeudi 20 décembre avec le président de l’assemblée nationale, les gouverneurs de Ngazidja et de Mohéli ainsi que l’administrateur d’Anjouan, Azali Assoumani a annoncé les dates.
« Il nous a annoncé la tenue des élections présidentielles et gubernatoriales au mois de mars pour le premier tour, et le 24 avril pour le second round », a indiqué à la presse le gouverneur de Ngazidja, à la sortie de cette traditionnelle rencontre. Dans son compte-rendu publié sur internet, Beit-Salam porte une légère correction à la déclaration de Hassani Hamadi, précisant que le second tour des élections présidentielles « ne peut pas dépasser le 24 avril 2019 ».
Le président de la république s’est déjà déclaré candidat bien avant cette annonce. Toutefois, il est difficile d’imaginer un candidat de taille qu’il va devoir affronter dans la mesure où les principaux opposants sont condamnés à perpétuité ou à des lourdes peines, et privés de leurs droits civiques par une justice tant décriée quant à son objectivité. A ce sujet de condamnation, le premier magistrat de Ngazidja assure en avoir discuté avec le chef de l’Etat qui se serait montré compatissant.
Les prisonniers politiques peuvent-ils espérer une grâce présidentielle? « C’est un jugement de dernier ressort. Maintenant, ça revient au président de prendre ses responsabilités », a répondu Hassani Hamadi à une question similaire. « Le président convient qu’il doit y avoir un apaisement en vue des élections», poursuit le locataire de Mrodju. Azali Assoumani a demandé que face à cette échéance électorale «cruciale», une union « sacrée » se fasse dans l’intérêt supérieur du pays. C’est peut-être à l’issu de cette réunion qu’il prendra la décision de gracier les prisonniers, qui ne sont autres que ses adversaires.
Autre sujet évoqué, le décès d’un jeune sportif d’Iconi, tué à coups de balles réelles par la gendarmerie nationale suite à des jets de projectiles sur les forces de l’ordre quand celle-ci s’étaient rendu dans le deuxième « chez Azali » récupérer des véhicules soustraits illégalement à la douane. A en croire Hassani Hamdi, le chef de l’Etat a été « attentif ». En revanche, le compte-rendu de Beit-Salam n’a pas accordé beaucoup d’importance à cet événement macabre qui provoque émoi et indignation de la population.
Par TM