La nouvelle a fuité dans un média français avant que la blogosphère comorienne ne la diffuse à grande échelle dans l’archipel. Azali Assoumani, chef d’État des Comores pourrait ne plus être reçu par le président français en voyage officiel ce mois de juillet à Paris, à cause des manifestations de la diaspora. Mahmoud Ibrahime
Les premiers à se réjouir ce sont les milliers de Comoriens qui vivent en France et qui manifestent dans les rues de plusieurs villes depuis maintenant 15 semaines. Plusieurs appels et courriers ont été faits au président français pour qu’il ne reçoive pas chef d’État comorien.
Du côté du gouvernement, on affiche une certaine sérénité, mais en réalité l’inquiétude est là et une délégation a été dépêchée d’urgence auprès du Quai d’Orsay pour sauver ce voyage.
C’est une situation idéale pour la diplomatie française. Le gouvernement comorien est mûr pour signer tout document regroupant toutes les exigences françaises de ces dernières années, et particulièrement sur la question de Mayotte.
Le gouvernement comorien est prêt à tout pour obtenir cette visite officielle. C’est pour lui un moyen de décourager définitivement les manifestants qui, selon lui, sont manipulés par les opposants réfugiés en France ces derniers mois.
Quiconque connaît un peu la diaspora comorienne verrait dans ces foules qui manifestent des catégories qui ne sont jamais descendues dans les rues en France, que ce soient les plus jeunes, la plupart nés en France ou les plus âgés, qui étaient depuis longtemps blasés par la politique.
Il faudra plus qu’une visite d’Azali Assoumani à l’Élysée pour les faire retourner à leurs occupations habituelles.