Voici le quatrième volet sur les passeports diplomatiques bradés par le gouvernement comorien entre 2010 et 2011. Damed Kamardine nous apprend que même après le 30 mai 2011 (dernier gouvernement Sambi), des autorités du gouvernement précédent ont continué à distribuer des passeports diplomatiques. Dans quel but ?
Vente des passeports diplomatiques (partie 7)
Il est des opérations onéreuses dont des individus attirés par le gain illicite sont prêts à tout, au-delà de toute limite admissible.
184 passeports diplomatiques à raison de 200.000 dollars l’unité, prix alléchant !
Ce scandale lié au trafic de ces documents s’est développé à grande vitesse. La méthode fut simple, un simple courriel adressé à l’autorité compétente contenant le CV du demandeur suffisait à faire établir le sésame. L’affaire est conclue et réglée en un clic. Il fallait juste que le débit d’internet ne rame pas à Moroni pour pouvoir télécharger les listes des « acheteurs de notre souveraineté » !
Outre ces centaines de ventes, d’autres faits répréhensibles ont été sciemment commis. Lesquels ?
Pour rappel, il a été mis fin aux fonctions du dernier gouvernement de Sambi le 30 mai 2011.
Nul besoin de nombreux doctorats en droit pour comprendre que le jour suivant, le 31 mai, aucune autorité ayant appartenu audit gouvernement sortant n’était habilitée à engager l’État comorien ni à poser des actes, de surcroît des actes de souveraineté ! Aucune !
Et pourtant cela s’est manifestement produit. Hélas ! Des individus malintentionnés ont agi sans titre, sans fonction en accomplissant des missions réservées au nouveau titulaire désigné depuis la veille. Cela s’identifie, sans plus, sans moins, à une usurpation de fonction !
En effet, à cette date du 31 mai 2011, une dizaine de passeports diplomatiques ont été illégalement octroyés à des non-Comoriens ! Une atteinte grave à l’autorité de l’État de la part de ceux qui prétendaient honteusement défendre l’intégrité !
Parmi ces documents délivrés se trouve joint à la présente, celui publié par l’agence Reuters, dont figure l’identité de Karaziwan, présenté comme un proche ami des décideurs comoriens. Le ton apparu dans ces courriels en dit long : « Mon cher »; « Mes amitiés , ma fraternité »; « Voici le numéro de Catherine, dis à ta femme de l’appeler »…..!
Il convient de souligner que quelques jours auparavant, le même individu a été bénéficiaire d’un autre passeport diplomatique comorien établi le 25 mai 2011 sous les références DBC 901400/11/60 comme l’atteste le fichier joint.
Il y a lieu de remarquer que le passeport diplomatique délivré le 31 mai 2011 au même bénéficiaire comporte un numéro différent. Pourquoi ?
En outre, on peut observer que son domicile est identifié à l’Ambassade des Comores à Bruxelles. Son domicile, son lieu de résidence est assimilé à l’adresse officielle de la représentation diplomatique des Comores. Ce mélange kafkaïen est autorisé, car permis par les bienfaiteurs de la République. Il prouve le peu de respect donné à la République qu’on prétendait servir ! Se servir !
Il est des faits comme ceux décrits ci-haut qui sont indéniablement établis même pour le dernier des aveugles. Ils ne souffrent d’aucun doute ! Tout est donc à occulter ! À dissimuler !
C’est sur la base de ces motifs graves que le MIREX, sous l’impulsion de Soeuf M. E, avait procédé sans tarder au retrait et annulation de plusieurs de ces documents.
Rappel chronologique :
184 passeports diplomatiques comoriens vendus selon Reuters ! Chiffre jamais démenti !
26 mai 2011: Entrée en fonction du Dr Ikililou ;
28 mai 2011: Seconde et insistante demande d’agrément de consulat comorien à Monaco par l’équipe sortante de Sambi après celle de juillet 2010;
30 mai 2011 : Formation du Premier Gouvernement d’Ikililou (décret 11-79);
31 mai 2011 : Usurpation de titre et de fonction suite à diverses nominations et délivrance continue de passeports diplomatiques ;
La partie 8 se focalisera sur une agence onusienne sise à Paris !
Vente de passeports diplomatiques (partie8)
Dans cette partie cruciale de la vie diplomatique des Comores laquelle correspond à une période intérimaire 2010-2011, nombreuses actions et actes se sont opérés d’une manière assez particulière pour ne point dire personnelle, sans retenue quelconque.
La Société Semlex installée aux Comores depuis 2007 par un contrat ad vitam aeternam s’est constitué un solide réseau et des liens de proximité voire de connivence avec certaines « autorités » plus enclines à ses intérêts.
Ces liens d’amitié et de complicité ont permis une immixtion, une ingérence caractérisée du patron de cette entreprise dans la vie publique locale. Parvenus Présidents, ses autres frères auraient rendu inquantifiable le nombre de passeports diplomatiques qui aurait été vendu. Dieu a eu pitié de nous pour arrêter l’hémorragie à ce stade du MIREX. Valises diplomatiques de serpents à sonnette.
Notre Diplomatie s’est offerte, s’est livrée et s’est soumise aux ordres d’un ami. Un discrédit sur l’image du pays gravement entachée pour toujours.
Cet individu a eu un champ d’intervention assez large au point de réussir à imposer la désignation par l’État comorien de plusieurs de ses connaissances et une partie importante de ses employés à des postes stratégiques (8 consulats honoraires, nous y reviendrons dans une partie spécifique) mais surtout qu’il a « dicté » ses choix sur un bon nombre de représentants permanents de l’Union des Comores auprès d’organisations internationales à l’instar de l’UNESCO, de manière complaisante.
Pour se rendre à l’évidence, on peut se référer au courriel qu’il adressa à l’autorité compétente lui enjoignant de recevoir le CV de la personne à nommer.
L’intéressé aurait d’ailleurs été révoqué dès l’installation d’Ikililou. Ne cherchons pas les motifs !
En outre, on peut noter que cette personne retenue passe comme représentant d’un État tiers à un représentant des Comores. Un jeu de chaises !
Cette atmosphère à lui seul suffit à démonter à quel degré, au sommet de l’État, on ne se priva de rien pour conduire des domaines régaliens dans une totale connivence et une camaraderie absolues. Sans aucune forme de respect des institutions ni de pudeur pour le Peuple dans son ensemble ni la Nation.
En définitive, un autre exemple supplémentaire et illustratif de cet état de fait résulte d’une demande de paiement adressée à l’État comorien par Semlex en application des clauses du contrat à vie cité plus haut le liant au Gouvernement.
Il est constant que via cette correspondance, l’intervalle 2010-2011 reste la période record durant laquelle ont été produits en nombre illimité les passeports diplomatiques.
Le Gouvernement intérimaire entré en fonction en juin 2010 n’a pas tardé à s’atteler à cette titanesque et juteuse tâche.
La générosité de Semlex est poussée plus loin en ce sens qu’elle n’a pas jugé utile de réclamer les frais de surplus : + de 300 passeports diplomatiques. Combien en tout ?
Reuters devrait ainsi revoir son chiffre de 184 passeports diplomatiques vendus à la hausse. Le minimum pour cette période biennale est de 600 passeports diplomatiques. Le minimum !
On ne s’imagine pas une seconde le nombre des fortunés ou de personnes à risques disposés à se payer un tel document pour les avantages, privilèges, immunités et autres que procure ce dernier à tout détenteur.
Il est des documents produits et délivrés en dehors du circuit officiel et habituel d’enregistrement auprès de la chancellerie. Ledit registre pourrait s’avérer vide pendant des étapes précises.
L’office de délivrance était mobile sur l’international, au service des divers demandeurs aisés. Une équipe rapide.
Les fichiers de Moroni et de Bruxelles ne seraient pas concordants. Le contraire ne peut être prouvé.
Ces pratiques manifestement illégales ont porté un lourd tribut ineffaçable à la souveraineté du pays.
Les Comores ont été fortement détruites par des agissements, des manquements et des décisions qui marquent son Histoire à jamais.
Damed Kamardine