Les jeunes de l’association Mabedja qui sont arrivés de France pour organiser une manifestation pacifique contre les pénuries alimentaires et pour les libertés fondamentales avaient prévu une grande manifestation dans la capitale, Moroni, vendredi 3 septembre. Ils avaient donné rendez-vous à la population sur la place de l’indépendance, après la prière du vendredi.
Dès le matin, l’armée avait quadrillé la ville, décidée à empêcher toute manifestation, conformément aux déclarations du gouvernement et des autorités publiques.
L’accès à la place de l’indépendance fut interdit à toute personne, y compris aux journalistes qui attendaient les manifestants.
Les membres de Mabedja n’ont jamais pu arriver à la capitale. Mais, les manifestants ont tenté d’entrer sur la place de l’indépendance, malgré la présence militaire. Ils ont été refoulés vers le quartier de Magoudjou, au nord de la ville et poursuivis jusqu’au marché Volovolo.
On pouvait observer que de nombreux jeunes, surtout de la capitale ne craignaient pas les militaires et étaient prêts à en découdre. Ils lançaient des cailloux et ont jeté sur les routes de grosses pierres pour empêcher les voitures de passer. Ils couraient à l’approche des soldats et criaient : « Azali Nalawe » (« Qu’Azali parte »), en égrenant les noms des membres du gouvernement.
Les militaires ont souvent perdu leur sang-froid et s’en sont pris d’une manière violente à des innocents, des journalistes, mais également des passants, jeunes et vieux. Ils ont arrêté plusieurs personnes et les ont enfermés à la gendarmerie et ailleurs. Certains ont été libérés dès samedi et les autres doivent être entendus par un juge lundi matin.
C’est également ce lundi que seront entendus les deux Mabedja maintenus en prison depuis près de deux semaines, Farhane Attoumani et Chamoun Soudjay.
Après son arrestation et le choc qu’il a subi, notre journaliste, Hachim Mohamed, n’a pas encore eu le temps de rédiger son article sur le déroulement des événements de vendredi. Nous aurons l’occasion de le lire la semaine prochaine.