L’ancien ambassadeur des Comores auprès de Nations Unies et des Etats-Unis d’Amérique jure que le président Azali Assoumani lui a confié que les anjouanais n’aiment pas les grand-comoriens et qu’en conséquence, Ngazidja doit garder le pouvoir le plus longtemps possible pour faire oublier à Anjouan la tournante. En réaction, le ministre de l’éducation, Mahamoud Salim Hafi demande à SMS de présenter des excuses pour ses propos «mensongers et subversifs».
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Soilihi Mohamed Soilihi, ancien ambassadeur des Comores auprès des Nations Unies et des Etats-Unis est, et c’est le moins qu’on puisse dire, dans tous ses états. Il continue à vider son sac, même après être révoqué de ses fonctions. La semaine dernière, lors d’une émission sur l’antenne de Paris de la radio RTMC, Soilihi Mohamed Soilihi n’y est pas allé de main morte pour fustiger le régime en place et les institutions.
L’apothéose de cet entretien, c’est quad l’ancien ambassadeur et candidat recalé à la présidentielle, rapportait mot à mot des échanges privées qu’il a eues avec le chef de l’État. Il affirme qu’après avoir entendu ces propos, il est resté sans voix et se demande comment Azali veut rester président avec de telles idées en tête. «Il m’a dit: Soilihi tu es un Grand-comorien comme moi. Donc tu dois comprendre que les Anjouanais ne nous aiment pas». Pas le temps de finir son récit, le journaliste l’a interrompu. «Azali a-t-il vraiment osé tenir ces propos?», s’étonnait l’un de deux animateurs.
Et l’invité de poursuivre: «oui il l’a dit. Je suis prêt même à faire un serment le coran à la main. Il m’a même donné un exemple d’un Anjouanais qui fait sa vie à Moroni depuis des lustres et qui n’aurait jamais pris part à une cérémonie de mariage ou funéraire. Pour lui c’est la preuve de la répulsion des Anjouanais à l’égard des Grand-comoriens. Il a dit que nous devons tout faire pour nous accrocher au pouvoir. Et que les 10 ans de mandat pour chaque île vont dans ce sens. Il a dit que dans 10 ans de mandat [les anjouanais] oublieront la tournante».
Le lendemain de ces révélation, soit samedi, le ministre de l’éducation nationale Mahamoud Salim a convoqué la presse pour condamner ces propos qu’il trouve dangereux et surtout mensongers. Le ministre dit se sentir concerné pour son origine anjouanaise mais aussi pour avoir vécu de plein fouet la crise séparatiste de 1997. «Je ne peux pas rester indifférent face à des tels propos subversifs. Je connais bien Azali. Les propos qui lui sont prêtés ne lui ressemblent pas et je crois dur comme fer qu’il ne les a pas tenus», devait défendre le jeune ministre connu par son impétuosité à s’en prendre aux opposants du régime.
«D’ailleurs SMS n’est pas un proche d’Azali. Comment ce dernier s’aventurerait à préparer une stratégie avec quelqu’un qui ne lui est pas proche? Là SMS veut diviser pour mieux régner». Pour le ministre qui affirme s’être concerté avec le président par intérim, l’ancien ambassadeur déchu pour insubordination et abus de fonctions «doit présenter des excuses pour ses propos mensongers et indignes d’un ambassadeur de sa trempe», car «Anjouan en a assez de souffrir de sédition».
Le ministre estime que de TV5 à RFI, SMS alors ambassadeur a brisé son devoir de réserve et fait une “haute trahison”. À la question de savoir si pour cela l’ancien ambassadeur sera inquiété ou non par la justice, le ministre a préféré ne pas interférer, laissant à l’appareil judiciaire de juger l’opportunité d’engager ou non des poursuites.
Reste à savoir à quel titre le ministre de l’éducation intervenait-il et pourquoi a-t-il gardé le silence quand Sounhadje l’a attaqué?
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TM