Depuis décembre 2020, les Comoriens vivent ce qu’ils appellent un cauchemar. Tout a commencé à Mohéli avec le variant sud-africain, qui s’est répandu ensuite dans les trois autres îles. Par Mounawar Ibrahim
Dans son adresse à la nation le 25 janvier 2021, le chef de l’État a annoncé le retour des mesures restrictives qu’il avait levées le 21 décembre 2020, en pleine crise à Mwali. Mais, il n’a, à aucun moment, évoqué la fermeture des établissements scolaires. La décision de maintenir les écoles ouvertes a surpris beaucoup de gens. Pourtant, le gouvernement s’y maintient.
Le retour des mesures restrictives
Sur cette question, les autorités comoriennes se sont alignées sur la position prise par plusieurs pays et même l’ONU qui estime que les enfants doivent continuer à apprendre malgré la crise sanitaire et les risques auxquels ils sont exposés. Beaucoup d’observateurs estiment que le virus risque de rester un bon moment et qu’il faut donc continuer à éduquer les enfants de la même manière que nous essayons de sortir l’économie la tête de l’eau.
La situation aux Comores est-elle comparable avec celle des d’autres pays ? Pour le ministère de l’Éducation nationale, cette similitude justifie le maintien de l’ouverture des écoles, à condition que le respect des mesures barrières soit observé dans les établissements scolaires et universitaires. Le ministre a d’ailleurs publié un communiqué édictant les dispositions qu’il a prises pour faire face à ce variant sud-africain qui tue même des enfants.
Le communiqué préconise de former les chefs d’établissements du primaire, les surveillants des collèges et lycées sur l’utilisation des thermoflash pour la prise de température de toutes les personnes qui entrent dans une école. Il demande également de former les coopératives, les hygiénistes, les jardiniers, les associations communautaires pour le renforcement des dispositions de nettoyage, de désinfection et de suivi des établissements scolaires et universitaires. Enfin, il rappelle les mesures barrières(lavage des mains systématique, respect de la distanciation physique, port du masque obligatoire, prise de température).
Les cours en ligne
Pour l’enseignement supérieur, un autre point est énoncé dans le discours présidentiel à savoir le couvre-feu à partir de 20heures. Mais, certains cours sont dispensés jusqu’à 19 heures 30 ou même 20heures pour les Instituts d’enseignement supérieur. L’université a dû, elle aussi, faire un communiqué pour annoncer l’ajustement de certains horaires. Les TD et TP de 16h30 à 19h30 sont annulés pour respecter cette mesure.
Toujours dans le cadre de l’Université, le ministère envisagerait d’accélérer le projet des cours en ligne pour désengorger les amphis et limiter les cours en présentiel. Un projet ambitieux peut-être même suradapté compte tenu de la situation des étudiants qui sont peu nombreux à avoir un accès régulier à internet. Et d’ailleurs ceux qui le peuvent seraient confrontés à de graves soucis de connexion.
Les établissements restent fermés à Mwali
L’interrogation demeure sur le cas de l’île de Mohéli qui n’a toujours pas repris les cours. Pourquoi les écoles ont été fermées là-bas et maintenues ouvertes à Ngazidja et Anjouan pour la même situation ? Le gouverneur de l’île a confirmé devant la presse la non-reprise des cours à Mohéli, en tout cas pas avant dix jours. Le ministère s’est prononcé sur la question, affirmant suivre de très près l’évolution de la situation de Mohéli afin de permettre la réouverture des écoles dès que possible. De toute façon Mohéli n’est pas plus fragile que les autres îles dans ce contexte. La situation qui était celle de la petite île est devenue celle des deux autres. Et au vu de la dégradation gravissime de la situation, avec le virus qui continue sa course folle et meurtrière que rien ne semble arrêter ni amortir, il est très difficile d’imaginer le maintien de cette décision.