Après plusieurs jours d’attente, le premier gouvernement Azali depuis son élection de 2019, a été dévoilé jeudi soir. Finalement, c’est le gouvernement des surprises qui n’en sont pas. Mahmoud Ibrahime
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On nous annonçait le départ de poids lourds comme El-Amine Souef dont on disait qu’il ne se sentait pas à l’aise dans ce gouvernement, mis sous tutelle du secrétaire général et obligé d’avaler sa langue quand il s’agissait de parler de tortures ou de droits de l’homme ; ou comme le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou Kiki dont les méthodes n’étaient plus à l’ordre du jour. Tous les poids lourds sont bel et bien présents dans le nouveau gouvernement, y compris les deux anciens Vice-Présidents (Moustadroine Abdou, qui demeure ministre premier et Abdallah Saïd Sarouma), tous avec les mêmes attributions ou presque. Comme les quatre précédents, Saïd Ali Saï Chayhane demeure à son poste de ministre des Finances.
Où sont les femmes
Un gouvernement de 12 ministres et trois secrétaires d’État, soit 15 membres. La loi veut qu’il y ait 30% de femmes dans le gouvernement, soit cinq sur les quinze. C’est raté cette fois-ci, encore.Comme si le chef de l’État ne veut pas voir trop de femmes en Conseil des ministres. Ou qu’il pense toujours qu’elles sont moins compétentes. ll n’y en aura que deux : une seule ministre, LoubYacoutZaidou, ministre de la Santé et une secrétaire d’État, Chamina Mohamed, chargée du tourisme et de l’artisanat, toutes les deux sont des quasi-inconnues du grand public.
On pouvait penser que l’investissement de DjanfaarAllaoui dit Sarkozy pendant la campagne présidentielle lui permettrait d’entrer dans ce gouvernement. Il a été évincé au profit d’un autre Mutsamudiens, ex-Sambiste, l’actuel directeur de l’ORTC, Ahmed Jaffar qui a fait un soutien minimum et devient ministre des Postes et Télécommunications, après avoir été ministre des Affaires étrangères sous Sambi. Dans un communiqué du parti GNEC publié jeudi, quelques heures avant le dévoilement du gouvernement, le secrétaire général, Djaffar Allaoui, actuel Directeur des impôts, convoque une Assemblée générale de son parti pour « évaluer son positionnement » au sein de la mouvance présidentielle. Mais, l’excuse avancée est l’absence de son parti dans l’exécutif d’Anjouan.
Pas d’ouverture vers l’opposition
Enfin, le pouvoir en place avait laissé entendre qu’il voulait aller vers l’apaisement et une ouverture vers l’opposition. Certains noms de membres de l’opposition avaient été avancés, il n’en est rien. Aucun membre de l’opposition comorienne n’entre dans ce gouvernement.
Deux ministres sans véritable poids politique ont quitté le gouvernement, Mahamoud Salim, ministre de l’Éducation, remplacé par MoindjiéMohamed Moussa ; et la ministre de la Santé, Rashid Mohamed Mbaraka Fatma.
Le retour de Houmed Msaidié
Il n’y a pas vraiment de bouleversement dans le gouvernement, on pourrait penser à un remaniement technique destiné à y faire entre Houmed Msaidié.
En effet, parmi les quatre nouveaux ministres, la personnalité de Houmed Msaïdié domine, d’autant que le chef de l’État a su cette fois récompenser les efforts et sacrifices que son compagnon de la CRC a faits pour appuyer sa politique depuis 2016. Trois ans après avoir quitté le gouvernement, il revient avec le ministère qui était occupé autrefois par le Vice-président Djaffar Ahmed, en plus de devenir porte-parole du gouvernement, une fonction qu’il affectionne particulièrement et qui va lui permettre sans doute de prendre le pas sur le ministre premier.
Nous reviendrons la semaine prochaine sur les nouvelles personnalités de ce gouvernement, ainsi que les perspectives politiques qu’il sous-entend.
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