Le secrétaire d’État chargé de la coopération, Djoumoi Said Abdallah a convié la presse lundi 5 novembre, après-midi, pour une mise au point sur « les accusations fausses» concernant « les étudiants inscrits dans des établissements privés au Maroc ». Il «décline toute responsabilité» du ministère, déclare que le responsable «assumera les conséquences» et rappelle que le ministère ” sert seulement de facilitateur pour les étudiants boursiers».
C’est un exercice un peu acrobatique auquel s’est livré le secrétaire d’État chargé de la coopération, Djoumoi Said Abdallah, lundi 5 novembre. S’exprimant au nom du Ministère des affaires étrangères, il a mis du sien pour démentir «les rumeurs et les accusations » selon lesquelles le ministère des affaires étrangères auraient arnaqué les étudiants comoriens inscrits dans des établissements privés : «Nous, ministère des affaires étrangères et de la coopération, nous déclinons toute responsabilité dans cette affaire et nous démentons les rumeurs propagées, qui nuisent l’image de notre pays, selon lesquelles nous avons fait payer nos étudiants. Nous n’avons arnaqué personne.»
Soit, mais la qualification de rumeur est aussi infondée. Car Djoumoi reconnait implicitement les faits. «S’il y a une personne qui l’a fait, ce n’est pas avec notre aval et il en assumera les conséquences.» En langage profane, il faut comprendre que la responsabilité du ministère des affaires étrangères n’est pas engagée. Une manière d’afficher ostensiblement une distance vis-à-vis du secrétaire général adjoint du ministère pris dans la tourmente. Puisque quelques heurs plutôt, la presse a appris que ce dernier était entendu à la brigade de recherches de la gendarmerie à ce sujet.
D’ailleurs, le secrétaire d’Etat prend le soin de bien le préciser. «Nous avons d’abord ouvert une enquête administrative avant de la confier à la gendarmerie ». Ainsi, lundi matin, le secrétaire général adjoint, Said Maoulana et le directeur des études supérieures, Ali Mohamed ont répondu aux nombreuses questions des enquêteurs de la gendarmerie nationale. Joint au téléphone après plusieurs tentatives, Said Maoulana estime que c’est une « procédure normale» et que ce que le secrétaire d’Etat a déclaré «n’a rien d’alarmant, ni d’étonnant ». Mais il est resté muet en ce qui concerne son passage à la gendarmerie.
Pourtant, il s’avère que « le ministère des affaires étrangères avait renvoyé ces dossiers aux affaires sociales avec un agent pour travailler à Bandamadji » indique une source proche du dossier. Faut-il comprendre par « le ministère » une initiative individuelle du secrétaire général adjoint? En tout cas, le ministère est affirmatif. « Le MAECI ne délivre pas de visa. Il sert seulement de facilitateur pour les étudiants boursiers. Nous comptons sur la justice pour situer les responsabilités des uns et des autres».
Pendant ce temps, les étudiants se sont rendus aux affaires sociales, comme prévu, pour leur remettre les listes des demandeurs de visa et leurs diplômes. Obligés de les saisir eux-mêmes après 3 jours de corvée de recensement. Ils l’ont fait quand même. De retour à Bandamadji, le directeur n’y était pas. A la gendarmerie ou ailleurs ? Pas de nouvelle. Alors, Ils se décident de se rendre à l’assemblée nationale: « les députés nous ont promis d’appeler en urgence les 2 ministères demain (aujourd’hui) ». Ils commencent à perdre espoir. Découragés et fatigués, certains voudraient changer de destination. Comment ? Ils ne savent pas. Ils ne sont pas en possession de leurs passeports. La peur et la méfiance gagnent du terrain.
Pour rappel, ces étudiants inscrits dans des établissements privés au Maroc ont rempli des dossiers de demande de visa. Ils attendent jusqu’alors des réponses.
Par Ali Mbaé