Comme la fédération de football des Comores, le comité Olympique et Sportif des îles Comores (COSIC) vit actuellement des moments sombres. Des groupes se forment selon les intérêts des membres. Certains ne reconnaissent pas les autres. Par Ali Mbaé
Le président évincé
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Le public s’interrogeait sur l’absence du président du COSIC, Ibrahim Ben Ali, aux derniers Jeux des Iles de l’Océan Indien (JIOI). Alors qu’il a été élu démocratiquement en 2016. En fait, il fait l’objet d’une procédure judiciaire. Il est mis sous contrôle judiciaire depuis le 2 mai dernier. Il lui est interdit de quitter le pays. Il est accusé de détournement pour des faits qui remontent à loin. Très loin. Avant même son élection. Cela remonte à l’organisation des Jeux des Jeunes à la Réunion en 2015. Cette plainte avait été déposée par un déçu par son élection, le doyen du sport, plus connu sous le nom de Mazo.
Après cet épisode épineux, son bureau exécutif a tenu une assemblée générale extraordinaire. Et le vice-président président, Youssouf Ali Djae l’a remplacé. Il prend son intérim conformément à l’article 13 des statuts du COSIC et de l’article 18 du règlement intérieur.
Mais l’autre clan ne reconnaît pas l’actuel bureau exécutif. Il a organisé trois assemblées générales dont 16 fédérations sur 18 existantes ont pris part, selon Mazo. Il mène des actions sans pour autant impliquer ceux qui réclament avoir le droit de décider. Leur objectif est d’organiser de nouvelles élections. Ils ont fondé une commission nationale de normalisation (CNN).
Rendez-vous en 2020, Youssouf Ali Djae
En conférence de presse le 1er octobre dernier, le vice-président assurant l’intérim a appelé la Commission nationale de normalisation de cesser ses activités et de revenir à la raison : « On ne cédera jamais au chantage, ni à la menace des putschistes. Nous sommes élus démocratiquement. S’ils veulent nous succéder, ils doivent se présenter aux élections de 2020. Pour le bien du sport, je leur conseille d’arrêter leurs activités et venir discuter ensemble, car nous constituons le seul et unique bureau du COSIC », explique Youssouf Ali Djae. Quant à la vice-présidente, Zaharia Said Ahmed, elle pense que cette affaire ne constitue qu’une revanche. Elle emboîte les pas de son collègue : ” Que ça prenne fin. Qu’ils arrêtent leurs manigances. Ils se sont présentés aux dernières élections, ils ont été battus et veulent aujourd’hui perturber le bon déroulement de nos activités. Au lieu de nous rejoindre pour le bien du sport, ils préfèrent semer la pagaille dans notre institution. Nous ne les laisserons pas faire. Qu’ils reviennent à la raison “, a-t-elle recommandé.
Que veut la commission nationale de normalisation ?
Interrogé sur cette question, le président de la CNN n’est pas passé par mille chemins. Il veut l’organisation d’une nouvelle élection. Pour eux, il n’y a pas un bureau exécutif : « D’abord, nous n’allons pas entrer dans un jeu de dispute. D’ailleurs, nous ne reconnaissons pas ce soi-disant bureau. Dans toute association, rien n’est supérieur à une assemblée générale. Nous en avons organisé trois. Les fédérations en majorité ont été présentes. Comme Youssouf Ali Djae et Zaharia Said Ahmed ne sont pas des membres du COSIC, leur présence n’était pas obligatoire. Ils disent qu’ils se conforment à l’article 13 des statuts et de l’article 18 du règlement intérieur. Pourtant l’article 12 parle d’un empêchement définitif. Ils oublient l’article 35 qui stipule que lors d’un cas similaire, le mandat du président doit impérativement être renouvelé. Ils disent qu’ils peuvent aller jusqu’à convoquer le comité international olympique. Mais ce qu’ils oublient est que s’ils viennent, ils discuteront avec l’État. Et nous avons le soutien de ce dernier. Moi je suggère de laisser notre association. Elle est fondée par des membres. Ces derniers ont déjà dit qu’ils ne veulent plus de ce bureau à travers trois assemblées générales ».
Et le ministère dans tout ça ?
Comme d’habitude, le ministère du Sport semble rester indifférent à ce qui se passe. Il a sorti plusieurs prétextes pour négliger ce problème qui secoue le patron du sport comorien et son organisation. En tout cas, les deux parties croient avoir le soutien du dudit ministère. : « Nous avons commencé les discussions avec le directeur de cabinet du ministre en charge du sport. C’est une personne qui maîtrise bien ce sujet puisqu’il est là depuis quelque temps. On a discuté aussi avec le ministre, mais lui, il nous avait dit qu’on en discuterait après le match décisif des Coelacanthes », explique Youssouf Ali Djae, vice-président du COSIC, faisant fonction de président.
Quant au conseiller Chaharane, il envoie quelques piques à la commission nationale de normalisation et au secrétaire général du ministère en charge du sport : « Le COSIC est une association qui a ses règles. Il faut les respecter. D’ailleurs, nous regrettons le comportement manifesté par le Secrétaire général. Comment cet homme qui a avoué n’avoir pas de connaissances sur ce sujet peut adhérer aux propos de ce groupuscule ? C’est inacceptable. Si on n’a pas d’informations et de connaissances sur quelque chose, on demande à ceux qui savent “, a-t-il conclu.
Le sport comorien est vraiment malade.
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