Dans un courrier en date du 10 mars 2021, signé par le Vice-Président du Conseil National de Transition des Comores, Me Saïd Larifou, l’opposition contrainte à l’exil en France demande au Président de la Banque Africaine de Développment (BAD), Akinwumi Adesina de « rejeter ou de surseoir à l’examen de la demande de prêt formulée » par le gouvernement d’Azali Assoumani.
L’avocat comorien justifie cette demande faite par la BD par « l’opacité et le défaut de transparence sur la gestion des finances publiques ». Pour appuyer cette idée d’opacité dans les finances, il prend l’exemple de la manière dont des achats sont faits dans les sociétés d’État sans appel d’offre et cela malgré la loi sur la passation de marchés. En effet, le gouvernement a acquis « 11 groupes électrogènes défaillants et d’occasion, sans appel d’offre, pour la somme de 15 milliards de francs comoriens, soit plus de 30 millions d’euros, est la preuve de l’usage illégale et frauduleuse des finances publiques et des pratiques constantes de ce gouvernement qui sont contraires à la législation en matière des marchés publics » (sic).
Le CNT rappelle également la situation dramatique en matière des droits de l’homme aux Comores en faisant référence à la déclaration de la « Haute commissaire des Nations Unies sur les Droits de l’homme », Michèle Bachelet et « à la publication du rapport des Nations Unies sur la torture, l’arbitraire et l’anarchie aux Comores ».
Enfin, Me Saïd Larifou rappelle la position du CNT qui est un regroupement opposé aux fraudes constatées lors des présidentielles du 24 mars 2019, à savoir que le « mandat électif » d’Azali Assoumani se termine le 26 mai 2021.
Il est probable que la BAD continuera à financer le gouvernement comorien, sans tenir compte de la lettre du CNT, mais à travers le CNT, les partis de l’opposition prennent par cette lettre position contre la corruption qui est élevée en mode de gouvernement et qui est justifiée à chaque fois par l’urgence.
MiB