La FIFA nomme un gendarme comorien condamné à 18 mois de prison pour faux et usage de faux. Par Nasserdine Ali Daou
Ancien commandant de la gendarmerie au niveau de Ngazidja, Abdallah Youssouf, célèbre sous le surnom d’Abdillah Matrafi, est condamné par la justice à 18 mois de prison dont 13 mois fermes, pour « faux et usage de faux ». [ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]
Problème, ce haut officier de la gendarmerie nationale n’a jamais purgé sa peine. Il n’a fait ne serait-ce qu’une journée de prison.
Sa nomination l’année dernière par la FIFA lui offre davantage de protection. C’est une vieille affaire, mais qui ressort des tiroirs peut-être à cause du silence complice des autorités judiciaires qui n’ont jamais daigné exécuter le jugement rendu depuis le 19 mai 2016. Dans une copie dudit jugement que nous avons pu consulter, le dénommé Abdallah Youssouf est déclaré par le Tribunal « coupable des faits d’occupation illégale de terrain appartenant à autrui et de faux et usage de faux à lui reprocher (Sic) ». Par ces motifs, le coupable est condamné à « 18 mois d’emprisonnement, dont 13 mois fermes » en application des articles 134, 135, 421 et 5 du Code pénal.
L’officier de la gendarmerie occupait « illégalement » un terrain appartenant à Salim Djabir. Devant les juges, Abdallah Youssouf a déclaré avoir détruit des manguiers et cocotiers qui se trouvaient sur ledit terrain qu’il occupait. Le tribunal l’a sommé à verser la somme de 500.000 FC à titre de dommages et intérêts sans compter la peine d’emprisonnement de 18 mois qu’il n’aura jamais purgé. Dans un autre document en date du 6 juin 2016, le Tribunal de première instance de Moroni certifie que jusqu’à cette date, le jugement correctionnel rendu le 19 mai « n’a fait l’objet d’aucun recours ».
Sentant la pression des victimes monter d’un cran l’année dernière, l’officier de la gendarmerie s’est trouvé une bouée de sauvetage, temporaire soit-il, au sein de la Fédération internationale de football (FIFA). En effet, depuis la fin 2019, le coupable de « faux et usage de faux » est nommé « officier de la sureté, de la sécurité de la FIFA et de la CAF » et a pour mission d’« assurer la sécurité des compétitions de la FIFA et de la CAF qui seront organisées aux Comores ».
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