La sécurisation des élections est un enjeu majeur du scrutin. Les candidats de l’opposition veulent activer le protocole de 2016. La céni l’accepte, alors que le ministre de l’intérieur s’y oppose. Par Ali Mbaé
Pour la première fois depuis le lancement de la campagne électorale, les candidats se sont présentés à leur propre demande au siège de la commission électorale nationale indépendante hier mardi. La question qui préoccupe les 11 candidats s’opposant au régime demeure la sécurisation des élections. Ce que l’on peut retenir est que le fameux protocole de 2016 ne convient plus à l’ancien candidat et actuel ministre en charge des élections.
Ce qui a poussé les candidats en lice à s’adresser à la CENI. «Nous nous sommes présentés ici pour voir avec la CENI, ce qui peut être fait pour que ces élections soient sécurisées. De leur côté, ils nous ont rassuré qu’ils ont tiré les leçons et nous ont donné une assurance verbale d’une élection crédible et transparente. Par contre, dans le cadre de concertation, le ministre en charge des élections refuse que le protocole exigé par tous les candidats soit mise en application cette année » explique Said Ahamada Youssouf représentant du candidat Hassani Hamadi.
Pour rappel, cette convention a été rédigée et signée en 2016 lors du deuxième tour des élections présidentielles par les candidats dont Azali Assoumani, soutenu par Mohamed Daoudou à l’époque.
Said Mze Dafiné, secrétaire général de la CENI s’est félicité que les candidats n’ont rien exigé de nouveau, mais demandent juste l’application du code électoral. En ce qui concerne le dit protocole, il pense que cela ne pose aucun problème et que ce sont les mêmes articles que dans le code électorale.« On n’a pas parlé d’une convention, juste de la loi. le contenu de ces deux documents sont presque les mêmes. Les articles de cette plateforme existe dans la loi électorale. Mais nous sommes preneurs » a-t-il commenté avant de prôner à ce que le président par intérim respecte l’équité dans la fonction qu’il occupe. «C’est une question d’équité. Il doit garder sa neutralité» a-t-il déclaré sans vouloir trop insister.
Mais pourquoi le ministre en charge des élections refuse une convention qui est conforme à la loi? Sa parole serait-elle au-dessus de la loi?
Mouigni Baraka Said Soilih ancien gouverneur de la grande Comores et candidat aussi aux élections anticipées a expliqué ce qui est ressorti de la rencontre. «Nous voulons prendre part au processus électoral. Nos assesseurs suivront les caisses depuis les bureaux de vote jusqu’à la CENI» a-t-il confié et rassuré. Pour ce qui est de la proclamation des résultats, chaque quartier général pourra afficher ses résultats mais pas ceux des autres candidats, selon toujours cet ancien locataire de Mrodju.