“C est dans les vieux pots qu’on fabrique les meilleurs yaourts”. L’adage ne vaut pas uniquement pour le produit laitier. En mode aussi. Que des tissus, portés par les comoriennes. Shiromani, lesso et les tissus des pagnes, rien n’a échappé à Daliya. Des chemises pour les hommes, vestes et cravates, Hauts pour les femmes, jupes et vestes. Simple, classe, pour tous et à porter tous les jours.
Magnifique. Du talent. Un véritable coup de génie. “Je ne pourrais pas m’exprimer, tellement j’ai adoré”. C’est avec ces mots que les participants au premier défilé de mode de Daliya au Golden Tulip, ce samedi 5 janvier, se sont extasiés.
Un défilé fait avec des tissus en shiromani, Salouva ou lesso. Ces vêtements qui ne sont portés que par des femmes. Certains dans des occasions spéciales, comme lors des célébrations des mariages.
Que des modèles uniques qui ont été présentés. Cependant, fini le temps que ces habits se conjuguent qu’au féminin. Les hommes aussi peuvent les porter aussi bien que les femmes. Cela va de la chemise à la cravate.
Que des motifs renversants, hypnotisants. Que ce soit avec un pantalon, une jupe. La styliste a su susciter l’envie, les émotions, la surprise.
Les femmes, pourtant habituées à les mettre ont été les premières surprises : “ magnifique. original, super!” sont les mots qui leur revenaient à chaque passage des mannequins. Pour Chamssia Sagaf, pour une première, c’est réussi. “C’est un mélange entre modernité et notre culture avec des tissus que nous portons tous les jours, mais pas de la même manière. C’est un travail très bien fait”. Zeitoun Hamid, une infirmière, quant à elle, a “hâte de porter ces vêtements rien que pour les présenter à mes amies en France et montrer que les Comores ont du talent”.
Sont des tissus qui avaient la réputation d’être les préférences des grand-mères. Ces derniers temps, les stylistes comoriens puisent dans du vieux pour faire du neuf. Et ça marche. Chacun va selon son inspiration, ses envies.
Aujourd’hui, “c’est quatre mois de travail. Pour prouver que ce n’est pas des tissus réservés et qu’on peut les porter autrement. C’est un pas dans ma créativité. Je tiens vraiment à ma culture car je ne la connais pas trop” confie la styliste.
Les hommes n’ont pas été indifférents non plus. Certains avaient même perdu l’expression. On resté comme figé. Lorsqu’on pose la question comment vous avez trouvé le défilé? Les réponses revenaient souvent, “ je ne pourrais pas m’exprimer. J’ai trop aimé” ou encore, “ elle à du talent. Tout le monde se retrouve. C’est la capacité de la jeunesse à créer, à transformer” et un autre de reprendre «c’est de l’art. Rien d’autre”.
Toutefois, si tout le monde s’accorde à dire que c’est une véritable réussite. Un “mais” revient côté femme. Un manque criant de robe se faisait sentir. La plupart des femmes présentes au défilé auraient aimé voir l’éternelle robe comorienne confectionnée différemment tout comme les chemises, vestes ou haut en manche longue ou courte.
Peut-être la prochaine fois. En tout cas c’est avec impatience que les hommes et les femmes présentes reviendront pour laisser Daliya de “Trois Roses” les séduire.
Par Hayatte Abdou