Mardi 27 avril dernier, une semaine après le terrible drame qui a secoué la ville de Mrémani dans le Nioumakele à Anjouan, l’association Ortega Live Humanitaire a procédé à la remise officielle d’une enveloppe de 2. 247. 000 Kmf (4567 euros) à la famille touchée par cette tragédie en présence d’une foule nombreuse réunie à cette occasion. L’association mise en place il y a quelques années à Paris par le journaliste Mohamed Abdou Hassani Ortega n’en est pas à sa première action de ce genre. Par Faissoili Abdou
Dans la ville de Mremani à Anjouan, la nuit du 20 avril dernier fut cauchemardesque. Ce soir là, il n’a fallu que quelques minutes pour voir deux jeunes sœurs, deux vies, fauchées sous les décombres d’un mur d’une ancienne maison en ruine qui s’est effondrée sur leur case en tôle. Les fortes pluies qui se sont abattu sur l’île ont eu raison des murs de cette ancienne bâtisse. Le drame s’est produit à l’heure de la prière du soir de ce mardi 20 avril. Les fidèles de la mosquée de vendredi de Mremani, qui se trouve non loin du lieu de l’accident, ont accouru pour porter secours aux victimes et les envoyer en urgence à l’hôpital mais les médecins n’ont pu rien faire. Les deux filles Rehema (19 ans et mère d’un enfant de 6 mois) et Tafida (14 ans) ont succombées dès leur arrivée à l’hôpital. Elles ont été enterrées cette même nuit.
Après le drame, la solidarité.
Aussitôt, la mauvaise nouvelle annoncée, le journaliste Ortega a lancé un appel à la solidarité pour soutenir cette famille éplorée et surtout leur maman « Madame Saloiti Bouchrane, une veuve qui vivait avec ses 8 enfants dans cette maison en tôle et qui a vu deux des enfants qu’elle a élevés seule, son mari étant décédé depuis plusieurs années, arrachés brutalement », indique l’association dans un communiqué. L’appel lancé sur Ortega Live fut un succès. L’opération a permis la levée d’un peu plus de 5000 euros (2 500 000 Kmf) en une semaine.
La somme récoltée a donc été remise « en mains propres ce mardi à la famille » par Mzeboina Ben Cheickh Hilalidine, le directeur général du média Ortega live aux Comores. « Des membres de la commission vont participer à la gestion de cet argent qui servira à la construction d’une maison pour cette femme », indique un communiqué publié par Ortega, le président de l’association. Il saisira cette occasion pour remercier tous « les participants qui ont manifesté leur volonté pour aider cette sœur endeuillée » mais aussi ses « équipes reparties partout qui ont participé à l’opération de récolte de fonds ».
« Nous remercions Ortega et toutes les personnes qui ont participé à cette opération. Nous sommes reconnaissants de ce geste. Comme le dit un dicton « en toute chose malheur et bon ». Grâce à votre aide cette famille va désormais repartir sur des nouvelles bases en disposant d’une nouvelle maison », a noté l’ancien ministre Issouf Said Ali qui s’exprimait au nom de la ville.
Dans son communiqué, le journaliste Ortega rappelle que son association a effectué « plusieurs opérations d’aide humanitaire dans l’archipel des Comores. A savoir l’aide qu’il a apporté aux étudiants comoriens de Chine s’élevant à 7200€ durant la première vague du coronavirus ». Ortega live a également apporté un container de 40 pieds à la localité de Uzini à Anjouan à l’intérieur duquel, entre autres choses, une ambulance. Ils ont commencé à tracer une route dans ce village. Mais également à Mohéli où Ortega Live a construit un madrasa et une maison en briques pour le fundi qui enseigne la religion à Ndrondroni Mohéli.
A part ce geste humanitaire mené par Ortega Live, d’autres initiatives se sont exprimées pour soutenir cette famille endeuillée. Un habitant de Mremani a ainsi décidé d’octroyer le terrain sur lequel sera construite la nouvelle maison de la famille. On remarquera l’absence criante de l’Etat dans le soutien aux citoyens touchés par ce genre de drames.