L’opposition comorienne a tenu une conférence de presse ce samedi 22 mai. À la tribune se trouvaient Ahmed Barwane, ancien secrétaire général du parti Juwa, Abdou Soimadou, un des cadres du parti UPDC, Me Mahamoudou, ancien candidat du parti Juwa aux présidentielles de 2019, Ibrahim Abdourazak Razida. On pouvait y voir aussi Sabikia Ahmed Mze qui était accompagnée d’une dizaine de femmes du mouvement Wadzdze wa Irumbi et Youssouf Said Soilihi, secrétaire général du Front Uni, tous deux sortis de prison récemment et toujours sous contrôle judiciaire pour avoir voulu participer à une manifestation.
C’est Mohamed Abdou Soimadou qui a pris la parole en premier pour annoncer le principal message qui a motivé cette conférence de presse : le 26 mai, l’opposition à l’intention de faire un meeting à Moroni pour parler avec les Comoriens de la manière dont ils sont gouvernés. Ils ont entendu que le parti gouvernemental, la CRC, veut également fêter la victoire de 2016 et ils se réjouissent. Abdou Soimadou a ainsi expliqué que lundi, ils iront « informer » la préfecture de ce rassemblement.
Ahmed Barwane a ensuite pris la parole pour affirmer ce que le précédent orateur avait dit avec d’autres termes : le mandat d’Azali Assoumani se termine le 26 mai 2021, après cinq ans de pouvoir. Il a également affirmé que tous les partis de l’opposition sont ensemble à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Cela n’a pas empêché de remarquer l’absence de Mouigni Baraka, président du CNT.
Un autre intervenant a insisté sur le fait qu’à partir du 26 mai, le pouvoir d’Azali n’aura plus aucune légitimité et qu’une nouvelle phase du combat de l’opposition commence.
À une question d’un journaliste de l’ORTC disant que l’opposition est allée aux élections présidentielles de 2019 et donc elle a accepté la nouvelle constitution et le président issu des élections, Abdou Soimadou a tenu à rappeler que le fait d’aller à ces élections ne valait pas reconnaissance de la nouvelle constitution et a mis au défi le journaliste de le suivre pour aller constater à l’Assemblée nationale que les urnes de ces élections n’ont pas été ouvertes et donc que les bulletins n’ont même pas été comptés. C’est un fait qui avait été confirmé par un journaliste proche du gouvernement, Nono qui avait filmé les urnes non-ouvertes alors que la Cour Suprême venait de valider la victoire d’Azali Assoumani.
Les intervenants n’ont pas été clairs sur leur réaction si, encore une fois, le gouvernement leur interdit de manifester.
À la fin de la conférence, Ibrahim Abdourazak Razida a remercié la diaspora pour son acte, en faisant référence à l’enfarinage du conseiller en communication d’Azali à l’aéroport Charles de Gaulle. Il a opposé ce fait sans grande conséquence aux assassinats qui ont eu lieu ces derniers temps dans les camps militaires notamment. « S’ils veulent nous arrêter qu’ils viennent tous nous arrêter, mais la peur est morte » a-t-il ajouté.
MiB