La fédération de football comorienne n’a pas renouvelé le contrat du sélectionneur national, arrivé à terme le 30 novembre. «La volonté de poursuivre l’aventure» y est. Elle se heurte à des considérations financières.
Nommé entraîneur de l’équipe nationale des Comores en 2014 pour trois ans, Amir Abdou a vu son contrat prolongé en mars 2017 grâce aux “efforts qu’il a réalisés” malgré l’absence de qualification des Comores à la CAN 2015. Ce contrat le laisse à la tête de la sélection nationale jusqu’au 30 novembre 2018. Depuis sa nomination jusqu’aujourd’hui, les cœlacanthes ont gagné 56 places au classement FIFA.
Avec la victoire au dernier match contre le Malawi, les supporters rêvaient de voir Amir Abdou continuer l’aventure. A deux mois du match crucial et décisif qui opposera les verts au tenant du titre, le Cameroun, le contrat du sélectionneur a expiré techniquement, vendredi dernier et et il n’y a pas eu de renouvellement. Pour l’instant aucun communiqué officiel n’a été rendu public par la FFC. On a tenté de les joindre, surpris le chargé de communication du FFC Faissoil Moussa affirme ne pas être au courant de cette décision bien que la question ait été abordée à plusieurs reprises.
Des raisons financières sont évoquées. Le salaire d’un montant de 3600 euros pose problème. Des sources proches de ce dossier et fiables confient que “le président de la république a rencontré le président de la fédération au sujet de cette question. Ce dernier lui a exprimé son souhait de voir le gouvernement prendre en charge le salaire d’Amir “, seule condition de sa reconduite à la tête de la sélection nationale. Dans une interview que le président de la fédération avait accordé le mois dernier à Masiwa (Jeudi 15 novembre N°139), il avait confié que :”la décision de reconduire Amir Abdou sera prise par le comité exécutif en tenant compte du bilan technique, financier et surtout l’objectif que se fixera la fédération”. “3600 euros” c’est le salaire le plus bas dans la région pour un sélectionneur.
Pourtant, la FIFA octroie 500000 dollars à la fédération comorienne de football chaque année. La CAF quant à elle, verse 100000 dollars par an. Ces deux sommes additionnées donnent 600 000 dollars annuel. Cet argent est destiné à aménager des terrains, à l’organisation des compétitions masculines et féminines, le football des jeunes, logements des officiels de la CAF quand ils viennent au pays. On constate que peu de ces choses sont faites, le centre de formation installé à Mitsamihouli semble fléchir.
Où va cet argent? Avec ces subventions, la fédération est-elle incapable d’honorer le contrat d’Amir Abdou? En moyenne, dans les sélections qui jouaient les qualifications de la CAN, le salaire des entraîneurs varie entre 13000 et 50000 euros. Amir est l’entraineur le moins payé derrière le coach de Lesotho qui touche 4000 par mois. Hervé Renard a le salaire le plus élevé avec 80000 euros par mois.
Amir Abdou, l’homme idéal pour les cœlacanthes? Avec la nomination d’Amir Abdou, le football comorien est entré dans une nouvelle ère. Tout comorien se rappellera des matchs historiques d’Amir Abdou ses joueurs. Son premier match amical contre le finaliste de la CAN de 2013, le Burkina Faso à Paris, un match qui s’est soldé par 1-1. La première victoire des Comores dans les éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations, sur le score de 1-0 face au Botsawana à Mitsamihouli. La qualification au deuxième tour préliminaire de la coupe du monde 2018 pour la première fois, 1-1. Le match contre le Ghana, considéré comme le Brésil Africain, le score était nul et vierge. Et enfin, Le dernier match des qualifications de la prochaine CAN, un match qui s’est terminé 2-1 en faveur des Comores et qui a redonné à tout le peuple comorien l’espoir de participer à lla prochaine coupe d’Afrique.
Avec cette “mauvaise nouvelle”, les Comoriens s’inquiètent de louper une telle opportunité. Ils manifestent leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Un petit espoir Dans la soirée du dimanche dernier, le manager de l’équipe de nationale maintient un filet d’espoir. Sur son mur Facebook, il a précisé leur “volonté de vouloir poursuivre l’aventure jusqu’en décembre 2020,…un fol espoir de la prolongation avant la fin de ce temps additionnel” a indiqué Ben Amir Saandi.
Par Ali Mbaé