Les candidats de la mouvance ont choisi Mitsoudjé pour leur premier meeting. Contre toute attente, Azali a omis de dérouler son programme préférant mettre l’accent sur l’apaisement qui doit entourer la période électorale.
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Une démonstration de force quelques jours après le lancement officiel de la campagne électorale par la CENI. Azali Assoumani qui répète inlassablement avoir mis son mandat en jeu pour «le bien du pays», a tenu son tout premier meeting à domicile, à Mitsoudjé, chef lieu de la région de Hambou. Difficile de savoir exactement combien de personnes étaient là pour ce meeting car certains sont massés sous les arbres pour se protéger d’un soleil de plomb, d’autres s’appuient sur d’interminables files de véhicules. En tout cas, le stade de Mitsoudjé qui a accueilli cet événement était bleu de monde. Bleu, parce que couleur de la CRC, parti du candidat Azali.
Intervenant en dernier lieu d’un meeting qui a duré près de trois heures sous une chaleur suffocante, le candidat Azali a mis l’accent dans sa brève allocution sur le climat d’apaisement qu’il appelle en faveur de la période électorale. «Nous devons être fiers de notre identité. Nous n’avons pas intérêt à nous chamailler car nous finirons par nous retrouver ensemble dans la tradition ou dans la religion», devait-il avancer, avant de durcir le ton.«Je préviens qu’il ne doit pas y avoir des provocations. Les provocations, non. Battez campagne en toute sérénité. Et les autorités coutumières doivent prendre leur responsabilité, car l’État, de son côté, prendra la sienne», met en garde celui qui appelle à la liberté d’expression, toutes tendances confondues.
Son directeur de campagne, Houmed Msaidié est intervenu juste avant lui. «Azali a crée l’université et aujourd’hui on voit les fruits dans l’administration de notre pays. Souvenez-vous que ce projet lui a causé beaucoup de torts mais il a décidé d’aller jusqu’au bout. Donc si aujourd’hui il parle d’émergence à l’horizon 2030, ce n’est pas une chimère. Il a déjà tout calculé et sais comment s’y prendre». Comme à son accoutumée, il manie un langage plein de sarcasmes à l’endroit de l’ancien président Sambi, qu’il se garde de nommer. «Azali a de la fierté puisqu’il n’a jamais cherché des conseillers des gardes-côtes étrangers pour s’éterniser au pouvoir».
Un message qui va directement à l’endroit de Sambi qui s’était entouré de soldats Libyens pour sa sécurité. A l’époque, on prêtait au chef de l’État l’intention de s’accrocher au pouvoir avec l’aide de Mouammar Kadhafi, mort assassiné en octobre 2011. Mais il n’y a pas que Sambi comme destinataire du sarcasme. Le directeur de campagne pourrait ici répondre à l’ambassadeur des Comores auprès des Nations Unies et des États-Unis d’Amérique. Soilihi Mohamed Soilihi a affirmé vendredi passé qu’Azali lui a annoncé son intention de s’accrocher au pouvoir au détriment des Anjouanais.
La candidate de la mouvance présidentielle pour le gouvernorat de Ngazidja a fait publiquement son mea-culpa après avoir accusé Azali Assoumani d’avoir détourné 40 millions d’euros. Une affaire révélée par un journaliste français, et que le principal intéressé n’a jamais daigné commenter. Du moins publiquement. La déclaration de la candidate Mhoudine Sitti Farouata contre Azali est rabâchée à longueur de journée sur la toile et dans des stations radio depuis qu’elle a rallié le «fossoyeur» pour reprendre ses propres termes. Pour soulager sa conscience, elle a vidé son sac devant ses électeurs. «J’ai parlé à Azali des propos hostiles que j’avais tenus à son encontre. Il m’a dit de ne pas m’en faire car il m’a pardonné».
Espérons que l’opinion, elle, pardonne cet opportunisme.
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Par TM