Le n°2 du mouvement Daula ya Haki (« Un État de Droit »), Mohamed Moina, a été arrêté lundi 11 mai, chez lui à Mbeni, peu avant la rupture du jeûne par les forces de l’ordre comoriennes, en présence de sa femme et de ses enfants.
Cette arrestation, qui ressemble à un enlèvement, en plein mois de ramadan et sans que le gouvernement ne s’exprime sur les raisons a créé un certain émoi dans la ville de Mbeni, fief de Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, ex-chef de l’opposition, qui est lui-même en résidence surveillée depuis plusieurs mois sans espoir d’être jugé un jour. Les réseaux sociaux se sont également enflammés prenant fait et cause pour cet opposant au régime en place.
Le mouvement Daula ya Haki est né en France au cours des grandes manifestations de la diaspora comorienne contre les fraudes aux élections et contre les nombreuses arrestations à caractère politique. Il s’est ensuite diffusé dans le pays et représente une troisième tendance des opposants aux côtés de l’Union de l’opposition et du Comité national de Transition.
Après cette arrestation, des jeunes de la ville de Mbeni ont clairement annoncé que si leur leader n’est pas libéré, ils pourraient s’en prendre aux forces de l’ordre.
Les partisans du régime font savoir que Mohamed Moina a été arrêté parce qu’il n’a pas répondu à une convocation de la gendarmerie, sans préciser les raisons de sa convocation.
MiB
COMMUNIQUE
Nous, membres du collectif de Paris, avons appris, il y a quelques instants, l’enlèvement, à Mbeni, de Mohamed Mwana, porte-parole du mouvement DAULA YA HAKI aux Comores.
Il y a quelques jours seulement, Abdallah Abdou Hassani, président du mouvement DAULA YA HAKI aux Comores, avait échappé de peu, à un kidnapping de la même nature .
L’ enlèvement de Mohamed Mwana, survenu alors que notre compatriote s’apprêtait à rompre son jeûne, symbolise à lui seul , la cruauté et la barbarie de ce régime. Cet acte d’hostilité constitue une provocation, la dernière d’une longue série. Une réponse appropriée et conséquente sera donnée, surtout si la libération de Mohamed Mwana n’intervient pas dans les plus brefs délais. Azali Assoumani et ses proches en seront les seuls responsables.
– Constatant la recrudescence des enlèvements et des violences en tout genre dans notre pays, notamment à l’île de Ndzuwani.
– Considérant que le peuple comorien ne peut s’habituer à ce climat de terreur.
Le mouvement DAULA YA HAKI et le collectif de Paris appellent tous les Comoriens, partout où ils se trouvent, à y mettre un terme en observant un sursaut populaire.
Le mouvement DAULA YA HAKI et le collectif de Paris affirment leur solidarité sans faille envers Mohamed Mwana et tous les otages de la dictature. L’enlèvement de Mohamed Mwana, comme tous les actes de violence perpétrés par ce régime criminel, ne restera pas impuni.
Communiqué de l’Union de l’opposition sur l’enlèvement de Mohamed Moina
Mohamed Moina, No 2 du Mouvement Daoula ya Haki a été enlevé à son domicile hier à l’heure de la rupture du jeûne, devant sa femme et ses enfants par les forces de répression du pouvoir de fait.
Cet acte commis en plein mois de ramadan, dans cette période critique de la crise sanitaire du coronavirus signe le caractère brutal de ce régime.Le mode opératoire mis en œuvre à cette occasion ressemble à s’y méprendre à celui de bandes terroristes hors-la-loi : la femme a été bâillonnée, les enfants menacés de tabassage s’ils criaient.
l’Union de l’opposition manifeste son indignation et sa révolte face à ces méthodes dignes de troupes d’occupation.
Se joignant à la voix de tous les démocrates de ce pays, elle exige la libération immédiate et sans condition de Mohamed Moina.
La dictature est une impasse, l’État de droit sera rétabli.
Moroni, le 12 mai 2020.
Le Bureau Exécutif de l’Union de l’Opposition